Après de longs mois de déploiement en Méditerranée orientale, le porte-avions Kuznetsov et le croiseur nucléaire Petr Velikiy, ainsi que leur escorte, sont sur le chemin du retour vers la Russie. Les deux bâtiments sont passés devant Brest mercredi dernier avant de s’engager dans la Manche, où ils ont notamment été suivis par le destroyer britannique HMS Dragon.
Appartenant à la flotte du Nord, le Kuznetsov et le Petr Velikiy ont été déployés par Moscou en Méditerranée pour assurer une présence forte au large de la Syrie, la marine russe étant notamment chargée de l’escorte des convois évacuant les armes chimiques syriennes. Les bâtiments avaient ensuite joué les prolongations sur zone lorsque la crise ukrainienne a éclaté. Le puissant groupe aéronaval russe ne pouvait néanmoins demeurer indéfiniment aussi loin de ses bases, alors que la Russie n’a guère que Tartous comme point d’appui dans la région. Arrivés respectivement en Méditerranée en octobre et janvier, le Petr Velikiy et le Kuznetsov ont donc remis le cap vers le nord.

Le HMS Dragon avec le porte-avions Kuznetsov (© ROYAL NAVY)
Pour ce qui concerne l’Ukraine, on notera que ces deux mastodontes n’auraient probablement pas pu, même si Moscou l’avait souhaité, entrer en mer Noire. Le franchissement des détroits turcs est, en effet, très contraint pour les bâtiments militaires, notamment les porte-aéronefs. Devant être annoncé au minimum 8 jours à l’avance, le transit est limité à 15.000 tonnes pour les bateaux gris, un tonnage que dépassent largement le Petr Velikiy et le Kuznetsov. Ces règles sont celles de la convention de Montreux, signée en 1936 pour régir le franchissement du Bosphore et des Dardanelles.