Le Vulcano, nouveau navire logistique de la marine italienne sur la base duquel sont développés les futurs bâtiments ravitailleurs de forces (BRF) français, a enfin débuté ses essais en mer. Après de longs mois de réparation suite à l’incendie qui l’a endommagé en juillet 2018 alors qu’il était en achèvement à flot, le Vulcano a appareillé pour la première fois de La Spezia le 5 décembre. Long de 193 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement à pleine charge prévu pour atteindre 23.500 tonnes, il doit être livré en 2020 à la Marina militare. Issu du programme LSS (Logistic Support Ship) et construit par Fincantieri, le Vulcano permettra de remplacer les Stromboli et Vesuvio, deux pétroliers-ravitailleurs de 129 mètres et tpc mis en service en 1975 et 1978.

Le Vulcano (© GIORGIO ARRA)

Le Vulcano (© GIORGIO ARRA)
Dans le cadre d’une nouvelle coopération franco-italienne menée sous bannière européenne par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAR), la France a choisi de développer ses quatre futurs BRF sur la base du LSS italien. La version tricolore sera toutefois sensiblement différente, afin de répondre aux besoins spécifiques de la Marine nationale, en particulier au niveau des capacités nécessaires au ravitaillement du groupe aéronaval emmené par le porte-avions Charles de Gaulle. Les BRF français mesureront 194 mètres de long, pour une largeur de 27.4 mètres, une jauge de 28.700 GT et un port en lourd de 14.870 tonnes. Leur tonnage à pleine charge atteindra 31.000 tonnes (environ 16.000 lège), ce qui en fera les plus lourdes unités de la flotte après le porte-avions. Les troisième et quatrième pourront même être plus gros (une dizaine de mètres supplémentaires et une capacité de 16.000 m3 de carburant au lieu de 13.000) si la France choisissait une propulsion classique et non nucléaire pour le programme PANG (porte-avions de nouvelle génération) qui assurera la succession du Charles de Gaulle.

Version française du LSS allant donner naissance aux BRF (© CHANTIERS DE L'ATLANTIQUE)

Version française du LSS allant donner naissance aux BRF (© CHANTIERS DE L'ATLANTIQUE)
Précédemment connu sous le nom de FLOTLOG (pour Flotte Logistique), le programme BRF a été notifié le 30 janvier 2019 à un groupement d’entreprises constitué des Chantiers de l’Atlantique (mandataire) et de Naval Group. Les bâtiments verront le jour à Saint-Nazaire, qui a sous-traité la réalisation de la partie avant de ces ravitailleurs à Fincantieri. Ces sections seront donc produites en Italie puis remorquées vers l’estuaire de la Loire, où elle seront assemblées aux parties arrières réalisées localement. Les Chantiers de l’Atlantique assureront l’armement final et les essais, en coopération avec Naval Group pour le système de combat et le système d’armes. A ce propos, on ne sait toujours pas quelle sera l’autodéfense des BRF. Le choix, qui devait être fait au plus tard cet été, est toujours en suspens. L’option initialement pressentie (canon classique de moyen calibre et systèmes surface-air Simbad RC) est en concurrence avec une version navale du nouveau système d’artillerie RapidFire de Thales et Nexter, que les industriels aimeraient lancer à l’occasion du programme BRF. Mais dans un budget contraint cette option semble avoir du mal à passer car beaucoup plus coûteuse, du fait des frais de développement nécessaires.
Quoiqu’il en soit, la construction du premier BRF débutera en 2020 pour une livraison à la Marine nationale entre la fin 2022 et 2023. Son premier sistership sera opérationnel avant la fin 2025 et les deux unités suivantes rallieront la flotte en 2027 et 2029.
Les BRF succèderont au pétrolier-ravitailleur Meuse, désarmé en 2015, ainsi qu’aux trois vieux bâtiments de commandement et de ravitaillement Var, Marne et Somme (157 mètres, 18.000 tpc), mis en service en 1983, 1987 et 1990.

Le BCR Somme (© JEAN-CLAUDE BELLONNE)