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La Corée du sud a procédé, le 10 novembre, à la mise à l’eau de son second sous-marin océanique du type KSS III. Livrable en 2022, l’Ahn Mu, c’est son nom, avait été mis sur cale en avril 2018 au chantier Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering (DSME) d’Okpo, sur l’île de Geoje. C’est également là que la tête de série de ce programme, notifié en 2012, a vu le jour. Mis sur cale en mai 2016 et lancé en septembre 2018, le Dosan Ahn Chang-ho a débuté ses essais l’an dernier et devrait être livré dans les mois qui viennent en vue d’une mise en service en 2022.  

 

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© ROK NAVY

Cérémonie de lancement de l’Ahn Mu le 10 novembre (© ROK NAVY / DSME)

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© ROK NAVY

Cérémonie de lancement de l’Ahn Mu le 10 novembre (© ROK NAVY / DSME)

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© ROK NAVY

Le Dosan Ahn Chang-ho, premier KSS III, en essais (© ROK NAVY / DSME)

 

Longs de 83.5 mètres pour un diamètre de 7.7 mètres (jusqu’à 9.6 mètres en largeur) et un déplacement de plus de 3700 tonnes en plongée, les nouveaux sous-marins sud-coréens sont dotés d’une propulsion diesel-électrique complétée par un système de propulsion anaérobie basé sur des piles à combustible produites par la société nationale Buhman Industry.

Ces bâtiments, qui pourraient atteindre 20 nœuds en plongée et franchir au moins 10.000 nautiques, avec une autonomie allant jusqu’à 50 jours, seront armés par une cinquantaine de marins. Ils disposent de six tubes de 533mm pour torpilles lourdes et missiles antinavire. S’y ajoute six cellules de lancement vertical pour missiles de croisière Cheong Ryong, ou des missiles balistiques du type Hyunmoo-2B d’une portée de 500 km. L’ajout de cette capacité a été décidé en 2016 par Séoul afin de répondre au programme de missiles de la Corée du nord. On notera que les mâts optroniques des KSS III sont fournis par le groupe français Safran, qui est par ailleurs un équipementier historique de la marine sud-coréenne en matière de centrales inertielles.

Un troisième sous-marin de ce type, le futur Yi Dong-nyeong, est en cours de construction en vue d’une livraison d’ici la fin 2023. Sa réalisation a été confiée à un autre constructeur coréen, Hyundai Heavy Industries, qui l’a mis sur cale en avril 2019.

Alors que les trois premiers sous-marins constituent le Batch I, les trois suivants formeront le Batch II. Ils devraient être un peu plus grands, voir le nombre de leurs lanceurs verticaux passer à 10 et bénéficier d’améliorations technologiques en matière de propulsion et de système de combat. Trois autres sous-marins, le futur Batch III, complèteront la série, qui doit donc comprendre un total de neuf bâtiments d’ici la fin de cette décennie.

Initié en 2007 pour un montant de près de 3 milliards de dollars (pour le développement et la construction des trois premières unités), ce programme de sous-marins océaniques est stratégique pour la Corée du sud, qui finit avec eux d’acquérir sa souveraineté industrielle dans ce domaine. On notera par ailleurs que ce projet, malgré sa complexité, est pour le moment mené dans les délais prévus, malgré les modifications apportées. 

Pour y parvenir, les Coréens s’appuient sur l’expérience acquise avec les sous-marins des types KSS I et KSS II, de conception allemande et pour lesquels un transfert de technologie a été opéré à partir de 1987 par HDW. Ainsi, après la réalisation à Kiel du Chang Bogo (type 209/1200 de 56 mètres et 1290 tonnes en plongée), premier KSS I (livré en 1993), les huit autres bâtiments de cette classe ont été réalisés à Okpo par DSME, qui a achevé le dernier en 2001.

 

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© US NAVY

Sous-marin du type KSS I (© US NAVY)

 

DSME, mais aussi le chantier Hyundai Heayvy Industries (Ulsan), ont ensuite travaillé sur le programme KSS II. Là aussi, il s’agissait de reproduire des sous-marins conçus en Allemagne, en l’occurrence le type 214 (63 mètres, 1860 tonnes en plongée) équipé du système de propulsion anaérobie PERMASYN et de piles à combustible Siemens, comme le type 212 de la marine allemande. Alors que la première unité du type KSS II, le Sohn Won il, a été mise en service en 2007, la neuvième et dernière a été mise en service en janvier dernier. Au fil des années, le pays a développé de nombreuses compétences locales en lien avec la réalisation des sous-marins et de leurs équipements, ce qui permet aussi au pays, désormais autonome, de se placer sur le marché de l'export. 

 

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© DR

Sous-marin du type KSS III (© DR)

 

Pour la suite, des réflexions sont en cours pour une nouvelle série de sous-marins qui pourrait succéder aux KSS I.

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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