Aller au contenu principal

Après avoir passé 21 mois en cale sèche, le sous-marin nucléaire lanceur d’engins Le Vigilant va sortir aujourd’hui du bassin n°8 de la base navale de Brest. Le bâtiment sera remorqué jusqu’à l’Ile Longue, le terrier des SNLE français, où s’achèvera sa refonte. Le Vigilant est le premier des trois SNLE du type Le Triomphant à être porté au niveau du Terrible, quatrième et dernier sous-marin français de ce type, admis au service actif fin 2010. Par rapport à ses aînés, ce bâtiment est notamment équipé d’un nouveau système de combat, de nouveaux sonars et de missiles balistiques M51, qui remplacent les M45 embarqués par les trois premiers SNLE de ce type, mis en service entre 1996 et 2004. L'intégration du M51 est l'une des partie les plus délicates de la refonte, le nouveau missile (12 mètres de long, 2.3 mètres de diamètre, 56 tonnes) ayant des dimensions et une masse supérieures à celles de son aîné (11 mètres de long, 1.9 mètre de diamètre, 35 tonnes).

 

Le SNLE Le Terrible avant sa mise à flot, en 2008 (© : DCNS)

 

Le SNLE Le Terrible est entré en service en 2010 (© : MARINE NATIONALE)

 

30 mois de travaux et 4 millions d’heures de travail

 

Appelé « IPER-Adaptation », cette refonte comprenant l’adaptation au M51 se déroule à l’occasion du grand arrêt technique (Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparation – IPER) des sous-marins, qui intervient tous les 7 à 8 ans. C’est donc lors de sa première IPER que Le Vigilant, mis en service en novembre 2004, bénéficie de ces améliorations. Pour DCNS, maître d’œuvre du programme, placé sous la maîtrise d’ouvrage conjointe de la DGA (Direction générale de l’armement) et de DSSF (Direction du Service de soutien de la flotte), il s’agit d’un chantier colossal et extrêmement complexe. Pour le seul Vigilant, l’opération représente, en effet, 30 mois de travaux et 4 millions d’heures de travail effectuées par 1100 personnes. Pas moins de 45 entreprises de la région brestoise et du grand ouest sont sollicitées, avec une organisation du travail en trois-huit, 6 jours sur 7…

 

SNLE à l'Ile Longue (© : MARINE NATIONALE)

 

Un des bassins de l'Ile Longue (© : MARINE NATIONALE)

 

Intégration des missiles balistiques dans la coque (© : MARINE NATIONALE)

 

Le Triomphant en refonte à partir de 2013

 

Entré en cale sèche en janvier 2011, Le Vigilant sera de nouveau opérationnel à l’été 2013. Il reprendra alors son cycle de patrouilles au sein de la Force Océanique Stratégique (FOST). Le prochain SNLE à bénéficier de l’IPER-Adaptation sera Le Triomphant, dont la précédente IPER s’est achevée en 2005, puis le programme s’achèvera avec Le Téméraire, mis en service en 1999 et dont la première grande maintenance s’est terminée fin 2007. L’ensemble du programme de modernisation des SNLE français est estimé à 2.5 milliards d’euros.

 

SNLE du type Le Triomphant (© : MARINE NATIONALE)

 

Tir d'un M51 depuis Le Terrible (© : DGA)

 

Missile M51 (© : DGA)

 

1000 fois la puissance d’Hiroshima

 

Longs de 138 mètres pour un déplacement de plus de 14.300 tonnes en plongée, les sous-marins du type Le Triomphant, construits à Cherbourg par DCNS, sont armés chacun par deux équipages de 110 hommes. Disposant de quatre tubes de 533 mm permettant de mettre en œuvre 16 torpilles lourdes (F17 puis F21) et missiles antinavire Exocet SM39 pour leur autodéfense, ils sont dotés de 16 missiles balistiques intercontinentaux, la portée du M51 étant donnée à plus de 9000 km, avec une puissance équivalente à 1000 fois celle de la bombe d’Hiroshima. Au moins un de ces sous-marins est toujours à la mer, assurant la permanence de la dissuasion nucléaire française.

 

65383 snle triomphant
© MARINE NATIONALE

SNLE du type Le Triomphant (© : DCNS)

Aller plus loin

Rubriques
Défense
Dossiers
Naval Group Marine nationale