Brésil, Chili, Pérou, Argentine, Colombie, Mexique, Venezuela, Equateur... La situation des marines latino-américaines est assez contrastée mais globalement marquée par des difficultés à renouveler les moyens. Cela tient en particulier aux soubresauts économiques liés pour certains pays à la chute des ressources pétrolières, mais aussi parfois aux instabilités politiques. Il conviendra aussi de voir si les positions très isolationistes de la nouvelle administration américaine, dont le symbole est le fameux mur que Donald Trump a promis d'édifier entre les Etats-Unis et le Mexique, engendreront, au-delà de la crise actuelle entre Mexico et Washington, une évolution plus globale des relations diplomatiques et des postures militaires dans la région.

La marine brésilienne emmenée par le São Paulo (© MARINE BRESILIENNE)
La marine brésilienne
Puissance maritime principale du continent latino-américain, le Brésil, qui a de très grandes ambitions pour sa marine, ne peut pour le moment renouveler sa flotte en raison des problèmes politiques et économiques dans lesquels se débat le pays depuis plusieurs années. Par conséquent, le programme PRONAE visant à réaliser deux nouveaux porte-avions est renvoyé à plus tard. La marine brésilienne a même renoncé à moderniser le vieux São Paulo (ex-Foch), qui date de 1963 et a été acheté en 2000 à la France. Il sera finalement désarmé dans les trois prochaines années. L'aéronautique navale brésilienne, qui conservera un temps ses vieux AF-1 Skyhawk mis en oeuvre depuis la terre, va notamment s'enrichir de 16 hélicoptères H225M, pour moitié configurés en version antinavire avec la possibilité de mettre en oeuvre deux missiles AM39 Exocet. Le premier appareil dans cette variante est sorti en 2016 de l'usine brésilienne d'Airbus. A noter par ailleurs que les 9 avions de patrouille maritime P-3 Orion transférés par les Etats-Unis en 2003-2004 et armés par les Forces Aériennes Brésiliennes (FAB) ont été modernisés entre 2010 et 2015.
Faute de moyens suffisants pour mener de front tous les projets souhaités, le Brésil a décidé de donner la priorité au programme PROSUB de renouvellement de sa force sous-marine. Quatre unités du type français Scorpene, réalisées en transfert de technologie avec l’aide de DCNS, vont sortir d’un nouveau chantier construit ex-nihilo à Itaguaí, dans la baie de Sepetiba, et basés dans une base navale édifiée juste à côté. Trois des quatre sous-marins sont à différents stades de construction, le premier devant être mis à l’eau cette année.

Futur Scorpene brésilien (© DCNS)

Vue de la future base de sous-marins et du chantier créés dans la baie de Sepetiba (© DCNS)

(© MARINE BRESILIENNE)
Dans le même temps, les marins brésiliens font tout pour