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A l’invitation de l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la marine française, une douzaine de ses homologues africains se rendront à Brest cette semaine pour un séminaire consacré à la sécurité maritime et l’action de l’Etat en mer. Cet évènement s’inscrit dans la continuité du sommet de Yaoundé, qui avait réuni en juin 2013 11 chefs d’Etats africains ainsi que François Hollande. Face à l’explosion de l’insécurité en Afrique de l’ouest, et notamment dans le golfe de Guinée, en proie à la recrudescence des actes de brigandage et de piraterie, sans oublier les trafics illicites et la pêche illégale, les nations riveraines et les Européens, à commencer par la France, avaient décidé de renforcer leur coopération. Alors que la Commission du golfe de Guinée (CGG), la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) ont signé un mémorandum en vue de renforcer les échanges et actions communes pour améliorer la sécurité dans la région, la coopération s’est renforcée avec la création un Cameroun d’un centre interrégional de coordination dédié à la sûreté et la sécurité maritimes et appuyé par des antennes locales implantées dans les pays bordant le golfe de Guinée. Des échanges ont également lieu avec les pays « terrestres », les activités illicites pouvant aussi servir à financer des groupes implantés au cœur du continent. De nombreux exercices et actions de formation sont par ailleurs mis en place. La France, qui dispose dans la zone d’une présence navale permanente avec la mission Corymbe, y participe régulièrement. Ainsi, la semaine dernière, l’aviso français Commandant l’Herminier était engagé dans l’exercice Nemo 15.2, qui s’est déroulé entre Port Gentil et Abidjan avec les marines gabonaise, béninoise et ivoirienne.   

 

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© MARINE NATIONALE

Patrouilleurs ivoiriens pendant l'exercice Nemo 15.2 (© : MARINE NATIONALE) 

 

Pour poursuivre le renforcement de la coopération, l’analyse commune des menaces et les réponses à y apporter. Dans cette perspective, les chefs d’état-major des nations du sommet de Yaoundé (Cameroun, Nigéria, Gabon, Tchad, Côte d’Ivoire, Bénin, République Démocratique du Congo, Burkina Faso, Togo, Niger, Sao Tomé et Principe) ont été invités à Brest pour un séminaire qui se déroulera du 24 au 26 juin. « L’objectif est de favoriser les échanges entre marines et rendre encore plus opérationnelle et efficace l’architecture maritime décidée à Yaoundé il y a deux ans. Ce séminaire sera placé sous le signe du dialogue, du partage d’expérience et de la manière d’apporter des réponses concrètes aux problématiques auxquelles font face les marines de la zone », explique un officier français.

En plus des amiraux africains, les chefs d’état-major des marines espagnole, danoise et portugaise, qui sont aussi très impliquées dans les opérations de sécurité maritime en Afrique de l’ouest, ont également été invitées.

Au-delà des aspects stratégiques et diplomatiques, cette présence en Bretagne des délégations africaines devrait aussi, en marge du séminaire, avoir un intérêt commercial pour les industriels tricolores. Ces derniers sont en effet, historiquement, les principaux fournisseurs de la plupart des marines d’Afrique de l’ouest. Des flottes qui justement se modernisent et se renforcent pour répondre aux enjeux liés à la sécurité maritime. 

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