La Marine nationale espère disposer de ses premiers bâtiments d’assistance et de soutien hauturiers (BSAH) entre 2016 et 2018. Après l’échec de la procédure de partenariat public privé (PPP) avec un armateur, solution finalement jugée plus chère qu’une acquisition patrimoniale, la Direction générale de l’armement a lancé une nouvelle procédure le 19 avril. Le marché porte sur la construction et le maintien en condition opérationnelle durant cinq ans de quatre navires militaires polyvalents destinés, entre autres, à assurer des opérations de remorquage de sous-marins nucléaires, de remontée de torpilles, de sauvetage (y compris de sous-marin avec la mise en œuvre du NSRS), de lutte anti-pollution ou encore de surveillance et de contrôle en haute mer.
La DGA attend des navires d’une longueur d’environ 65 mètres et présentant une capacité de traction au point fixe de 80 tonnes. Armés par un équipage de 17 marins, avec la possibilité d’accueillir 12 personnes supplémentaires, ils devront atteindre la vitesse de 14 nœuds et pouvoir effectuer des missions pouvant aller jusqu’à 30 jours. Les BSAH seront dotés d’un système de positionnement dynamique. Ils disposeront par ailleurs de systèmes de communication civils et militaires, pourront être armés et verront une partie de leur superstructure blindée.
Les chantiers désireux de réaliser ces navires avaient jusqu’au 20 mai pour postuler. Il s'agit d'une procédure de marché négocié avec mise en concurrence, qui a été lancée à l'échelle européenne. S'agissant d'une procédure restreinte, la consultation des candidats n'interviendra qu'après une phase de sélection, qui va s'achever prochainement. Une fois la liste des industriels retenus établie par la DGA, les lauréats de cette première étape vont recevoir le dossier de consultation, à partir duquel ils pourront remettre leurs offres. A l'issue des négociations, la notification du contrat est prévue mi-2015, la durée totale du marché étant de 130 mois.

Le BSAD Ailette (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Pour mémoire, les BSAH doivent permettre de remplacer les bâtiments de soutien de région (BSR) Chevreuil (1977), Elan et Gazelle (1978), les remorqueurs de haute mer (RHM) Tenace (1973) et Malabar (1976), le remorqueur ravitailleur (RR) Revi (1985), ainsi que les bâtiments de soutien, d’assistance et de dépollution (BSAD) Alcyon (1981) et Ailette (1982), ces deux derniers étant affrétés depuis 1988 à Bourbon par la Marine nationale. Dans le cadre du projet de PPP, huit BSAH étaient en tout prévus, avec une « flotte socle » de quatre unités armées par la Marine nationale et une « flotte de complément » constituée de quatre autres bateaux exploités avec des équipages civils.

Le BSR Elan (© : MARINE NATIONALE)
La cible de huit bâtiments est maintenue mais, désormais, il s’agit d’une commande de quatre BSAH qui sera assortie de l’affrètement de quatre navires auprès d’un armateur, à l’image de ce qui se pratique pour les remorqueurs d’intervention, d’assistance et de sauvetage Abeille Bourbon, Abeille Liberté, Abeille Languedoc et Abeille Flandre, ainsi que les BSAD Ailette, Alcyon, Jason et Argonaute.
Cette nouvelle flotte de soutien sera basée à Brest et Toulon, la précédente demande d’information émise par la DGA dans le cadre du projet de PPP évoquant également, à l’époque, la présence d’un BSAH à Fort-de-France, en Martinique.