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En plein développement, l’utilisation d’engins non pilotés va devenir la norme sur les bâtiments militaires. Véritables senseurs déportés offrant une vision plus étendue aux navires, auxquels ils transmettent en temps réel des informations et images via une liaison de données haut débit, les UAV (Unmanned Aerial Vehicle) servent à la reconnaissance et à l’identification, de jour comme de nuit, grâce à leurs capteurs optiques. Ils peuvent aussi contribuer à la détection en surveillance maritime s’ils emportent un radar ou un récepteur de signaux AIS (Automatic Identification System) émis par les navires civils. Peu coûteux, le drone, piloté à distance, permet de réserver le potentiel des hélicoptères pour les missions les plus complexes, qu’il s’agisse par exemple de combat ou de sauvetage. L’UAV offre par ailleurs l’avantage de pouvoir être déployé dans des zones dangereuses sans mettre en jeu la sécurité d’un équipage ou du navire. Plus discret qu’un hélicoptère, il se révèle très utile pour pister une cible, suivre l’évolution d’une situation et recueillir des renseignements. Enfin, l’UAV peut mettre en œuvre des effecteurs, notamment de l’armement de type roquette ou petit missile, qui autorisent, à la main du Commandant du navire, un tir de semonce ou des frappes contres des cibles de surface ou des objectifs terrestres.

 

Le Serval (Camcopter S-100) sur le patrouilleur L'Adroit (© MARINE NATIONALE)

Le Serval (Camcopter S-100) sur le patrouilleur L'Adroit (© MARINE NATIONALE)

 

L’emploi de drones aériens embarqués suscite aujourd’hui un intérêt considérable mais ces systèmes, pour être efficaces, doivent être correctement intégrés à la plateforme et au système de combat des bâtiments porteurs. DCNS, qui travaille depuis de nombreuses années sur le sujet, a développé les bases d’une offre complète répondant aux problématiques des forces navales. Toutes les facettes de la mise en œuvre d’un UAV ont pu être testées en conditions réelles avec le soutien de la Direction générale de l’armement et de la Marine française, notamment via le déploiement depuis plus de deux ans d’un Camcopter S-100 dans le cadre du programme « SERVAL ». Cet engin de 200 kg a effectué, à partir du patrouilleur L’Adroit, quelques 300 décollages et appontages, pour plus de 200 heures de vol en expérimentation et missions opérationnelles. En partenariat avec Thales, DCNS a par ailleurs conçu, et testé avec succès en 2012 (avec un drone de type hélicoptère « Little Bird » de 2 tonnes), un système automatisé d’aide à l’appontage. Le dispositif comprend une station de prédiction des mouvements de plateforme et un module de guidage du vecteur aérien. Le système prend le contrôle du drone à une distance de 2 nautiques et gère la phase d’approche avant d’ordonner l’appontage lorsque qu’une période favorable de récupération est identifiée.

 

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© DGA

Expérimentation D2AD sur la frégate Guépratte, en 2012 (© DGA)

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© DGA

Expérimentation D2AD sur la frégate Guépratte, en 2012 (© DGA)

 

La cohabitation d’un UAV avec un hélicoptère embarqué, son ravitaillement et sa maintenance ont également été étudiés en détail, alors que le développement par DCNS du système « DIOD-A » a permis de mettre en place une interface permettant d’enrichir la situation tactique élaborée par le CMS d’un navire avec les données des senseurs du drone, et les marins peuvent désormais gérer avec le CMS le drone, ses senseurs et effecteurs. Toutes ces briques technologiques, aujourd’hui disponibles, peuvent être adaptées à différents UAV (de typiquement 200 kilos à 2 tonnes), suivant les besoins du client. L’analyse des capacités opérationnelles amène néanmoins DCNS à préconiser l’emploi de drones de la gamme 400 kg, car ce dimensionnement  permet selon le groupe français de tirer le meilleur parti opérationnel et budgétaire des navires et des moyens déployés. C’est pourquoi un rapprochement a été engagé dans ce domaine avec Airbus Defence & Space, dont le Tanan répond parfaitement aux enjeux des UAV embarqués.  

 

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© DCNS

Corvette Gowind 2500 et drone Tanan (© DCNS)

 

 

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