Le site DCNS de Lorient réalise actuellement son premier PSIM (Panoramic Sensor Intelligence Module), destiné à la future corvette égyptienne du type Gowind 2500 que le chantier breton est en train de construire. Le bâtiment sera donc équipé d’une structure modulaire regroupant un mât intégré, mais aussi le Central Opération, le local de transmissions et les espaces techniques associés. D’un poids de près de 100 tonnes, le PSIM comprend trois parties principales. D’abord une base en acier de trois étages avec le CO, d’où les opérateurs gèreront la situation tactique, les senseurs et les armes sur des consoles multifonctions, le centre de communications et les baies électroniques, notamment celles du système de combat. Cette base en acier sera surmontée d’un radome en matériaux composites abritant notamment le radar de surveillance principal, en l’occurrence pour la Gowind égyptienne une antenne 3D de type Smart S Mk II. Puis, au dessus du radome, on trouvera un mât en aluminium supportant des systèmes de navigation, de communication ou encore de guerre électronique (dont le système Vigile 200).

Concept PSIM (© : DCNS)
Réalisé indépendamment de la plateforme
Le PSIM est réalisé indépendamment de la corvette, ce qui facilite la construction et surtout la mise au point du bâtiment, dont la plateforme et l’essentiel des moyens électroniques ne dépendent pas l’un de l’autre pour les phases de tests. Une approche très intéressante puisque l’intégration des senseurs au système de combat est l’un des points les plus complexes pour un programme de navires fortement armés.

Les deux premiers étages du PSIM réalisé à Lorient (© : MER ET MARINE - VG)

Le PSIM égyptien (© : DCNS)
DCNS prévoit, une fois le module achevé, de l’installer au bord du Scorff et de débuter ses essais en février/mars 2016. Six mois de tests sont prévus afin de déverminer les systèmes, y compris le CMS (SETIS), assurer leur mise au point et valider leurs performances. Le retour d’expérience acquis sur ce module, qui est le premier du genre, permettra de réduire la période de test pour les PSIM suivants. Car, si les trois autres corvettes commandées par l’Egypte seront réalisées à Alexandrie en transfert de technologie, les PSIM demeureront produits à Lorient et livrés en Egypte, où ils seront installés sur les Gowind.

(© : DCNS)
Tout a d’ailleurs été fait pour faciliter l’intégration. « C’est du plug and play. Il suffit de connecter les câbles et les tuyaux et de réaliser quelques soudures », explique un ingénieur de DCNS. Cette souplesse ouvre également d’autres possibilités, notamment au niveau de la maintenance et même de formation. Ainsi, le traitement des obsolescences peut être facilité si, en plus des mâts embarqués, les travaux sont menés sur un module supplémentaire conservé à terre. Il en découle une plus grande flexibilité pour l’entrainement des équipages et la modernisation des systèmes, tout en permettant de réduire les coûts de possession et la durée des arrêts techniques.

(© : DCNS)
Pour mémoire, c’est fin 2017 que la première Gowind 2500 égyptienne, un bâtiment de 120 mètres et 2600 tonnes en charge, doit être livrée par le site DCNS de Lorient. Cette corvette mettra notamment en œuvre 16 missiles surface-air VL Mica, 8 missiles antinavire Exocet MM40 Block3, des torpilles MU90, une tourelle de 76mm, deux canons télé-opérés de 20mm, un hélicoptère, un sonar de coque, une antenne remorquée (Captas 2) et des contre-mesures électroniques.
