Le gouvernement canadien a passé commande, le 23 janvier, de six patrouilleurs arctiques au chantier Irving Shipbuilding d’Halifax. Ces bâtiments, qui constitueront la classe Harry DeWolf, entreront en service à partir de 2018. Dotés d’une coque brise-glace, qui leur permettra de naviguer à la vitesse de 3 nœuds dans une épaisseur allant jusqu’à 1 mètre, les futurs NPEA (Navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique), également appelés AOPS (Arctic Offshore Patrol Ships), mesureront 103.6 mètres de long pour 19 mètres de large.
Jusqu'à quatre mois d'opérations
Présentant un déplacement de 6400 tonnes en charge, les NPEA pourront atteindre la vitesse de 17 nœuds et pourront franchir 6800 milles à 14 noeuds, avec une autonomie très importante, qui pourra atteindre 120 jours, soit quatre mois. La partie énergie-propulsion comprendra quatre diesel-générateurs de 3600 kW chacun et deux moteurs d’une puissance unitaire de 4500 kW.
L’équipage sera de 65 marins, les bâtiments pouvant loger 20 personnes supplémentaires. Dotés de différentes embarcations, les Harry DeWolf disposeront aussi de capacités de fret permettant de transporter du matériel. Equipés de puissants moyens de communication, de radars de surveillance et d’artillerie légère, les futurs patrouilleurs pourront mettre en œuvre un hélicoptère, y compris le CH-148 Cyclone.

CH-148 Cyclone (© : FAC)
Le Canada entend faire respecter sa souveraineté dans le grand nord
Selon le gouvernement d’Ottawa, les NPEA joueront un rôle essentiel dans la protection des zones maritimes sous juridiction canadienne dans l’Atlantique, le Pacifique et bien entendu l’Arctique. Conçus pour évoluer en zone polaire, ces bâtiments sont une réponse très claire du Canada aux litiges opposant le pays à ses voisins, à commencer par la Russie et les Etats-Unis, concernant le grand nord. « Les navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique aideront la marine à revendiquer et à faire respecter la souveraineté du Canada dans ses eaux territoriales, y compris en Arctique », a notamment indiqué Rob Nicholson, ministre de la Défense.
D’un coût global de 3.5 milliards de dollars canadiens (2.45 milliards d'euros), le programme AOPS se répartit en plusieurs contrats. En 2013, Irving Shipyard avait déjà remporté le marché portant sur les études des futurs patrouilleurs, avant de se voir notifier le mois dernier leur construction, pour un montant de 2.3 milliards de dollars (1.6 milliard d'euros). Le programme englobe également un stock de pièces de rechange et le soutien initial des NPEA, ainsi que le coût des infrastructures (comme les jetées) qui serviront à ces unités, notamment dans les ports d'Esquimalt (Colombie Britannique), Halifax (Nouvelle Ecosse) et Nanisivik sur l’île de Baffin, dans le territoire du Nunavut.


(© : IRVING SHIPYARD)
Livraisons entre 2018 et 2022
Concernant le planning de construction, après avoir réalisé l’été prochain des modules tests, Irving doit lancer la production du premier NPEA en septembre avec la découpe de sa première tôle. La construction du second bâtiment débutera en 2016 en vue d’une mise en service en 2019, un peu moins d’un an après la tête de série. La livraison des deux unités suivantes est prévue en 2020, les deux derniers NPEA étant attendus en 2021 et 2022. La construction des six patrouilleurs va mobiliser 1000 salariés du chantier d’Halifax et fera travailler de très nombreux sous-traitants, représentant selon Irving Shipyard quelques 3600 emplois à travers le Canada.
