En pleine campagne présidentielle, alors que certaines voix semblent vouloir remettre en question la pérennité des deux composantes de la dissuasion nucléaire française, constituée des SNLE de la Marine nationale et des avions de l’armée de l’Air et de l’aéronautique navale, Patricia Adam, présidente de la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale, a tenu à rappeler sa position :
« Ma position sur les enjeux de la dissuasion nucléaire française est claire : la crédibilité de l’outil de dissuasion dont disposera notre pays entre 2030 et 2080 dépendra des investissements budgétaires réalisés dès la prochaine législature pour moderniser ses deux composantes, aéroportée et océanique.
Aucune ambiguïté n’est permise concernant la posture nucléaire de notre pays : l’outil de dissuasion protège la France contre toute agression d’origine étatique, dirigée contre ses intérêts vitaux, d’où qu’elle vienne et quelle qu’en soit la forme. Sa crédibilité repose sur la permanence de notre capacité de frappe. Or, pour être parfaitement opérationnel, il doit pouvoir s’appuyer sur les deux composantes aéroportée et océanique, et bénéficier de moyens de transmission spécifiques.
Nous y consacrons 0.18 % de notre PIB, un niveau historiquement bas. Cet effort sera nécessairement renforcé à l’occasion de la prochaine loi de programmation militaire.
De mon point de vue, il serait contraire aux besoins de sécurité du pays de renoncer à notre outil de dissuasion, ou à la permanence de notre force de frappe, de façon unilatérale – c’est-à-dire en dehors des obligations internationales auxquelles souscrit la France. Cela serait inefficace du point de vue des objectifs de désarmement international et de non-prolifération que poursuit la France : les Etats nucléaires abandonneraient-ils leur outil de dissuasion du jour au lendemain faisant le constat du désarmement unilatéral de la France ? La réponse est non, bien évidemment ».
Communiqué de Patricia Adam, 06/03/17