Alors qu’une nouvelle commande de 24 Rafale sera signée ce lundi par le Qatar, l’avion de combat français continue de voir ses capacités renforcées. Il a, ainsi, réussi avec succès, le 28 avril, son premier tir de Meteor contre une cible aérienne. Développé par MBDA, ce nouveau missile air-air va offrir au Rafale de nouvelles perspectives en matière de supériorité aérienne.

Meteor (© : DGA)
Un tueur à très longue portée
Issu d'une coopération lancée en 2003 entre l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie, le Royaume-Uni et la Suède, le Meteor est un engin de 3.65 mètres de long propulsé par statoréacteur. Il devrait présenter une vitesse supérieure à Mach 4 et une portée d'une centaine de kilomètres, avec une zone d'interception assurée dans laquelle la cible ne pourra s'échapper. Grâce aux performances du radar RBE2 à antenne active de Thales équipant en série le Rafale depuis fin 2013, le Meteor sera capable d’intercepter des objectifs à très longue distance. Il sera utilisé en complément du missile air-air Mica, qui présente une moindre allonge mais demeure très efficace en combat rapproché ou pour l'autodéfense.

Rafale avec 6 AASM, 4 Mica et 2 Meteor (© : ANTHONY PECCHI)
Premières livraisons en 2018
Faisant suite aux essais de séparation déjà réalisés en 2013 et 2014, le tir contre cible intervenu le 28 avril dans une zone du centre DGA Essais de Missiles de Biscarosse, constitue une étape importante du programme et permet au ministère de la Défense de confirmer la livraison des premiers Meteor aux forces françaises (armée de l’Air et Marine nationale) en 2018.

Rafale Marine appontant sur le Charles de Gaulle (© : MARINE NATIONALE)
Standard F3 R
L’intégration du nouveau missile au Rafale fait partie du programme F3 R, qui va permettre à l’avion de combat de bénéficier dans trois ans d’un nouveau standard. En plus du Meteor, différentes améliorations sont prévues sur le système d'armement et de navigation, les liaisons de données, le radar RBE2 et le système de guerre électronique SPECTRA. Le F3 R verra aussi l’adoption de la version à guidage terminal laser de l’Armement Air Sol Modulaire (AASM) de Sagem. Utilisable contre cibles terrestres et navales, ce missile a notamment permis au Rafale, pendant les opérations en Libye (2011), de détruire des objectifs à plusieurs dizaines de kilomètres de distance, avec une précision métrique. La version à guidage terminal laser est particulièrement adaptée aux cibles mobiles.
Thales va, par ailleurs, développer le pod de désignation laser de nouvelle génération PDL-NG, dont la qualification est attendue mi-2018.

Rafale en Egypte (© : DASSAULT AVIATION)
Jusqu’à 225 avions pour la France et des commandes à l’export
A ce jour, 180 Rafale ont été commandés à Dassault Aviation pour équiper l’armée de l’Air et l’aéronautique navale françaises, qui doivent à terme disposer de 225 appareils.
L’avion de combat a, par ailleurs, remporté ses premiers succès à l’export cette année. Après l’Egypte, qui a passé commande en février de 24 Rafale, le Qatar a signé ce lundi un contrat de 6.3 milliards d'euros portant sur un même nombre d’appareils (avec une option pour des avions supplémentaires). Et les négociations se poursuivent avec l’Inde, dont le premier ministre a annoncé début avril l'achat sur étagère d'un premier lot de 36 Rafale. Alors que Dassault Aviation livrait jusqu’ici 11 avions par an (soit un par mois, l’usine de Mérignac étant fermée en août) pour les forces françaises, les contrats égyptien et qatari vont permettre de réduire la production d’avions tricolores et ainsi soulager le budget du ministère de la Défense. Ils seront remplacés par des appareils dédiés à l’export. Puis, lorsque la commande indienne sera signée, Dassault prévoit d’augmenter sa cadence de production, qui pourrait atteindre voire dépasser deux avions par mois. Une hausse de l’activité qui engendrera bien entendu des créations d’emplois chez l’avionneur, ses grands partenaires, comme Thales et Safran, ainsi que les 500 entreprises sous-traitantes impliquées dans le programme.