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C’est fait ! Après deux ans de formation, les premiers officiers féminins ont intégré l’équipage d’un sous-marin français. Il s’agit de l’un des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) du type Le Triomphant basés à l’Ile Longue, dans la rade de Brest. Ce type de bâtiment a été choisi du fait de sa taille nettement supérieure à celle des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) du type Rubis, permettant notamment à ces pionnières de disposer de chambres et sanitaires réservés.

Au nombre de quatre, sur un équipage de SNLE comprenant 110 marins, ces femmes, un médecin, un chef de quart opérations et deux officiers énergie, dont une a pris le poste de chef du service chaufferie, ont embarqué sur leur bateau fin novembre. « Elles ont rejoint leur sous-marin il y a une dizaine de jours et s’entrainent désormais au sein de l’équipage, à quai et en mer, en vue de leur première patrouille », a annoncé hier l’amiral Christophe Prazuck, chef d’état-major de la Marine, qui répondait à une question de Mer et Marine lors d’une rencontre à Paris avec l’association des journalistes de défense (AJD).

Le CEMM rappelle qu’il s’agit là d’une expérimentation, « nous y allons pas à pas ». Si l’opération est concluante, la féminisation des sous-marins français pourra être développée, sachant qu’une telle mesure serait à l’avenir facilitée avec l’arrivée des nouveaux SNA du type Barracuda, plus grands que les Rubis et conçus pour pouvoir être éventuellement féminisés.

Au-delà de la symbolique d’ouvrir à des femmes l’un des derniers métiers de l’armée réservé aux hommes, cette initiative, si elle est concluante et monte en puissance, permettrait à la Marine nationale d’élargir ses recrutements à l’ensemble de la société, à une époque où trouver des jeunes acceptant de s’engager dans des carrières si particulières n’est pas toujours chose aisée.

Pour mémoire, c’est au milieu des années 90 que la marine française a commencé à se féminiser. Aujourd’hui, 14.7% des effectifs (9% embarqués) sont des femmes, 67 bâtiments, soit plus de la moitié de la flotte, ayant un équipage mixte. 36 officiers féminins ont à ce jour commandé une unité à la mer.

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