DCNS a diffusé, mi-juillet, les premières images de synthèse des bâtiments de projection et de commandement russes. Longs de 199 mètres pour un déplacement de 22.000 tonnes en charge, les futurs Vladivostok et Sebastopol, dont la livraison est prévue en 2014 et 2015, se distinguent des BPC français par un certain nombre de détails. Ainsi, l'îlot, surmonté de nombreuses antennes de communication, ne dispose pas de passerelle de défense à vue. Sur l'arrière, on notera également que le radier est totalement fermé. Côté armement, les Russes ont apparemment choisi de disposer deux systèmes multitubes de 30mm AK-630 à tribord avant et bâbord arrière, alors que deux systèmes hybrides canon/missiles surface-air semblent disposés sur bâbord avant et tribord arrière.Pour le reste, les BPC russes reprennent les grandes lignes des bâtiments du type Mistral de la Marine nationale. Dotés de six spots d'appontage, ils disposent de deux ascenseurs communiquant avec le hangar. Celui-ci a été adapté à la hauteur des hélicoptères à double rotor comme le Kamov et l'Helix. Pour les navigations en zones polaires, la coque doit être renforcée, alors que la puissance électrique sera augmentée, en particulier pour assurer le dégivrage partiel du pont d'envol. « Le BPC, tel que réalisé en trois exemplaires pour la Marine nationale, doit faire l'objet d'adaptation aux spécificités russes. Ces évolutions se déroulent conformément au planning prévu. L'adaptation de la conception du BPC de type Mistral aux spécificités russes est prévue en deux étapes. La première a été franchie avec succès en avril 2012. Elle a permis de valider les études de conception générale. La seconde étape qui correspond aux études détaillées a démarré immédiatement après. Elle s'achèvera en septembre 2012 », explique DCNS, qui précise de plus que toutes les interfaces Homme/Machine, ainsi que la signalétique bord, seront traduites en russes.Vue du futur BPC russe Vladivostok (© : DCNS)Mise sur cale début 2013 à Saint-NazaireEn parallèle des études d'adaptation de la conception, la construction des premiers éléments de la coque du premier des deux BPC russes est en cours au chantier STX France de Saint Nazaire, où les deux BPC sont connus sous le nom de M33 et N33. Un premier bloc de 100 tonnes doit être achevé en septembre, la mise sur cale du premier bâtiment étant prévue début 2013, ouvrant la voie à l'assemblage de la coque. De leur côté, les chantiers russes OSK de Saint-Pétersbourg participeront à la construction d'une partie des deux navires en tant que sous-traitants de STX France. Ils réaliseront douze blocs situés sur la partie arrière des navires.Entré en vigueur fin 2011, le contrat signé avec la Russie prévoit non seulement la livraison de deux BPC, mais également des services et prestations associés, comme logistique initiale, la formation et le transfert de technologies, ce programme devant non seulement permettre à la marine russe de se doter de bâtiments de projection, mais également de moderniser l'outil industriel des chantiers russes. Maître d'oeuvre de la réalisation des deux BPC, DCNS réalisera l'intégration du système de direction des opérations du navire et du système de communications. STX France intervient dans le contrat en qualité de sous-traitant de DCNS, chargé de la construction des coques propulsées et aménagées des navires.Pour mémoire, les BPC sont à la fois des transports de troupes, de véhicules et d'engins de débarquement, des porte-hélicoptères d'assaut, des bâtiments de commandement et des hôpitaux flottants. Les Mistral, Tonnerre et Dixmude de la Marine nationale, armés par un équipage de 170 marins, peuvent embarquer 16 hélicoptères, 70 véhicules (dont 13 chars lourds), 450 soldats et 4 chalands de débarquement (ou 2 engins de type EDAR).Le BPC français Tonnerre (© : MARINE NATIONALE)

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