Vacanciers, habitants de la région, passionnés… Quelques 2 millions de personnes ont assisté, le 15 août, au défilé naval et aérien organisé dans le cadre du 70ème anniversaire du débarquement de Provence. Un superbe spectacle, le premier depuis cinq ans et le neuvième depuis la fin de la seconde guerre mondiale, que la foule, massée sur la côte, a pu suivre entre le cap d’Antibes et Toulon. Une flotte de 18 bâtiments, emmenée par la frégate de défense aérienne Forbin (qui reprend le nom d’un torpilleur français ayant participé à l'opération Dragoon), a d’abord longé le rivage sur 175 milles, soit 7 heures de navigation, avant de se présenter devant le Charles de Gaulle.

Le défilé naval le long des côtes varoises (© MARINE NATIONALE)
Le porte-avions français, qui avait quitté la base navale en début d’après-midi après une minutieuse préparation en vue de la cérémonie, s’était mis au mouillage en grande rade de Toulon. Avec, en raison d’un fort Mistral, l’assistance d’un remorqueur pour le maintenir dans l’axe. Il y avait à bord 800 invités, dont des vétérans du débarquement et des résistants, ainsi que 13 chefs d’Etats, principalement africains, conviés par François Hollande et arrivés comme le président français au moyen d'hélicoptères. Le président de la République a passé en revue les troupes, composées de détachements de la Marine nationale, de l'armée de Terre, de l'armée de l'Air et de la Gendarmerie nationale. Sur le pont d'envol, se trouvaient également des porte-drapeaux pour les 26 pays ayant participé au débarquement, ainsi que la Musique des équipages de la flotte et la Musique du 1er régiment de tirailleurs d'Epinal. Signe de l’ampleur de l’évènement et de sa portée internationale, il y avait sur le porte-avions une centaine de représentants de la presse française et étrangère. Mer et Marine en faisait partie, ce qui nous permet de vous proposer aujourd’hui un reportage complet sur les cérémonies vues depuis le Charles de Gaulle.

Le Charles de Gaulle avant son appareillage (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Préparatifs sur le CDG avant la cérémonie (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

L'îlot du Charles de Gaulle (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

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L'équipage paré pour la cérémonie (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

L'équipage paré pour la cérémonie (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Arrivée des autorités et des invités (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Arrivée des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Arrivée des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Arrivée des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Arrivée des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Préparatifs sur le pont d'envol (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Préparatifs sur le pont d'envol (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Arrivée des invités sur le pont d'envol (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Un vétéran du débarquement de Provence (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Vétérans du débarquement de Provence (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Vétéran du débarquement de Provence (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

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Musique du 1er régiment de tirailleurs d'Epinal (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Musique du 1er régiment de tirailleurs d'Epinal (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Musique du 1er régiment de tirailleurs d'Epinal (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Musique du 1er régiment de tirailleurs d'Epinal (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Musique du 1er régiment de tirailleurs d'Epinal (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

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Détachement de la Marine nationale (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Détachement de l'armée de Terre (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Détachement de l'armée de l'Air (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Détachement de la Gendarmerie nationale (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

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Porte-drapeaux des pays ayant participé au débarquement (© MER ET MARINE - JLV)

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Arrivée des hautes autorités (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Arrivée des hautes autorités (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Hommage présidentiel aux soldats du débarquement de Provence
Après une première cérémonie dans la matinée au Mont Faron, sur les hauteurs de Toulon, le président français a de nouveau pris la parole à bord du porte-avions. Dans son discours, il a rendu un hommage appuyé aux soldats qui ont permis, il y a 70 ans, de libérer la France. Deux mois après le débarquement de Normandie, l’opération Dragoon, en Provence, a eu pour conséquence de précipiter la défaite de la Wehrmacht, prise en tenaille et contrainte de refluer vers l'Allemagne. Mais surtout, les forces débarquées en Provence à partir du 15 août 1944 furent en majorité (230 des 350.000 hommes) des soldats de l’armée B du général de Lattre de Tassigny. Celle-ci était constituée pour moitié de combattants du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et de pieds noirs, Européens installés ou nés dans les colonies d’alors. Autant d’hommes, mais aussi de femmes (plus de 5000 auxiliaires féminins au sein de l’armée B), qui n’avaient pour la plupart jamais vu l’Hexagone auparavant mais dont la présence a permis à la France de participer pleinement à sa libération et, de là, terminer la guerre à la table des vainqueurs. A l’issue de son discours, François Hollande a passé un long moment avec les vétérans dont il venait de saluer l’action.

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Le président Hollande sur le Charles de Gaulle (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

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François Hollande lors de son discours (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

François Hollande à la rencontre des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

François Hollande à la rencontre des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

François Hollande à la rencontre des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

François Hollande à la rencontre des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

François Hollande à la rencontre des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

François Hollande à la rencontre des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

François Hollande à la rencontre des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

François Hollande à la rencontre des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

François Hollande à la rencontre des vétérans (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

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Anciens tirailleurs, goumiers, tabors… Ils se sont, comme il y a 70 ans, retrouvés le 15 août 2014 aux côtés de leurs frères d’armes français. En tout, quelques 200 vétérans ont participé aux cérémonies, avec sur le Charles de Gaulle des marins aux petits soins pour ces anciens combattants, très âgés et dont certains ne se déplacent plus qu’en fauteuil roulant.

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Rappeler le poids militaire de la France
La revue navale, doublée d’un défilé aérien, était le point d’orgue de cette journée. Un déploiement de force à visée commémorative, mais aussi politique et géostratégique. Ce fut en effet l’occasion, pour la France, de rappeler qu’elle demeure une puissance militaire de premier rang et dispose, grâce à son groupe aéronaval notamment, de la marine la plus puissante d’Europe et de l’une des très rares, dans le monde, à pouvoir mettre en œuvre l’arme nucléaire, tant dans sa composante sous-marine qu’aéroportée. Ce n’est donc pas un hasard si, en plus de son aspect historique, le discours prononcé par le président Hollande était très axé sur l’international, le chef de l’Etat évoquant sur la situation en Ukraine, en Irak ou encore à Gaza.
Or, pour appuyer des positions politiques à l’international, rien de tel qu’une démonstration de puissance, ce qui fut le cas quelques minutes plus tard lorsque la flotte s’est présentée devant le porte-avions. En tout, 18 bâtiments ont donc participé à cette grande parade devant le Charles de Gaulle, dont 12 français et 6 étrangers. Des navires répartis en quatre groupes, illustrant les grands domaines d’action de la Marine nationale. La vingtaine d’aéronefs du défilé aérien, provenant essentiellement de l’aéronautique navale, était intégrée à ces différents tableaux.

La revue navale du 15 août (© MARINE NATIONALE)

La revue navale du 15 août (© MARINE NATIONALE)

La revue navale du 15 août (© MARINE NATIONALE)

La revue navale du 15 août (© MARINE NATIONALE)
Le groupe aéronaval et la composante nucléaire aéroportée
La première composante était dédiée au groupe aéronaval. Principal outil de projection de puissance de la marine, le GAN, capable de parcourir 1000 kilomètres par jour, offre l’avantage de pouvoir profiter de la liberté de naviguer dans les eaux internationales pour s’approcher au plus près d’une zone de crise. Outil diplomatique et militaire unique en son genre, il peut par sa simple présence calmer les ardeurs d’un adversaire potentiel ou, en cas de besoin, lancer des raids aériens à longue portée. Pouvant compter jusqu’à une quarantaine d’aéronefs, dont une trentaine d’avions, le groupe aérien embarqué du Charles de Gaulle comprend des avions de combat Rafale Marine et Super Etendard Modernisés (dont le remplacement par le Rafale sera achevé en 2016), ainsi que des avions de guet aérien Hawkeye, chargés de la surveillance à longue portée et de la coordination des appareils de combat. Avion le plus polyvalent au monde, le Rafale peut mener des missions de défense aérienne, d’attaque au sol, de lutte antinavire, de reconnaissance et de ravitaillement. Il est également conçu pour effectuer des frappes nucléaires avec l’emport du missile ASMPA.

Frégates du groupe aéronaval (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
En dehors du porte-avions, sa pièce maîtresse, le GAN est composé de plusieurs frégates, qui assurent la protection de la force contre tout type de menaces, à commencer par les sous-marines ou aériennes, qu'il s'agisse d'aéronefs ou de missiles. Un sous-marin nucléaire d’attaque est également intégré au groupe aéronaval afin de compléter sa défense ASM, attaquer des convois et des forces navales adverses, ou encore assurer le blocus de ports en territoire ennemi. Enfin, des ravitailleurs assurent le soutien logistique du GAN, approvisionnant les unités de combat en combustible, munitions, pièces détachées et vivres, ce qui permet à la flotte de pouvoir rester loin de ses bases pendant une longue période.
Pour illustrer cette composante, un groupe de six bâtiments s’est présenté devant le Charles de Gaulle. Il y avait là la frégate de défense aérienne Forbin, qui a ouvert la revue navale en tirant comme le veut le protocole 21 coups de canon, suivis du traditionnel « Vive la République » prononcé par des marins en uniformes blancs impeccablement alignés sur le pont.

La frégate de défense aérienne Forbin (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Forbin (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Forbin (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Forbin (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Forbin (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Forbin (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Le Forbin était suivi de la frégate antiaérienne Jean Bart et de la frégate anti-sous-marine Jean de Vienne. Si la FDA est très récente, puisqu’admise au service actif en 2010, la FAA et la FASM sont plus anciennes (1991 et 1984) et seront comme leurs cinq sisterships remplacées d’ici 2022 par les nouvelles frégates multi-missions (FREMM), dont la tête de série, l’Aquitaine, a été livrée en novembre 2012, alors que son premier sistership, la Normandie, le sera cet hiver.
Les trois premières frégates de la revue navale ont été survolées par une formation illustrant les moyens du groupe aérien embarqué, avec deux Rafale Marine, deux SEM et un Hawkeye.

La frégate antiaérienne Jean Bart (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La frégate antiaérienne Jean Bart (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La frégate antiaérienne Jean Bart (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La frégate antiaérienne Jean Bart (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La frégate anti-sous-marine Jean de Vienne (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La frégate Jean de Vienne (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Rafale, SEM et Hawkeye du groupe aérien embarqué (© MER ET MARINE - J-L VENNE)

Rafale, SEM et Hawkeye du groupe aérien embarqué (© MER ET MARINE - J-L VENNE)
Venait ensuite l’Aconit, datant de 1999 et qui est l’une des cinq frégates du type La Fayette. La succession de ces bâtiments doit intervenir au cours de la prochaine décennie dans le cadre d’un programme connu pour le moment sous le nom de FTI (frégates de taille intermédiaire). Le passage de l’Aconit a été marqué par une démonstration effectuée par un Caïman Marine. Il s’agit du nouvel hélicoptère de l’aéronautique navale, entré en service fin 2011. Mise en œuvre depuis la terre ou embarquée, notamment sur les frégates, cette machine, commandée à 27 exemplaires pour succéder aux Super Frelon et Lynx, est dévolue à la lutte anti-sous-marine et antisurface. Le Caïman sert également au sauvetage en mer et au transport opérationnel.
Toujours dans les airs, les bâtiments ont été survolés par un avion de patrouille maritime Atlantique 2. Conçu pour la lutte anti-sous-marine et antinavire, cet appareil, dont une quinzaine d’exemplaires va être modernisée, sert principalement à la protection du groupe aéronaval et des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Force océanique stratégique (FOST). L’ATL 2 se montre également très utile sur des théâtres d’opérations terrestres, par exemple en Afrique, où il réalise des missions de reconnaissance et de guidage.

La frégate Aconit (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Hélicoptère Caïman Marine appontant sur l'Aconit (© MER ET MARINE - J-L VENNE)

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Avion de patrouille maritime Atlantique 2 (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Avion de patrouille maritime Atlantique 2 (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Puis ce fut au tour de la Meuse de se présenter. Opérationnel depuis 1980, c’est le plus ancien des quatre ravitailleurs de la flotte française, qui doit s’équiper à partir de 2020 de trois bâtiments logistiques de nouvelle génération.
Le tableau consacré au GAN s’est, enfin, achevé avec la Perle, dernier des six sous-marins nucléaires d’attaque du type Rubis, mis en service entre 1983 et 1993. Cette escadrille sera renouvelée avec une nouvelle série de six SNA du type Barracuda dont le premier exemplaire, le Suffren, doit être livré en 2017.
Dans les airs, la Perle a été survolée par une formation représentative de la dissuasion nucléaire française dans sa composante aéroportée, avec des deux Rafale Marine (en mode ravitaillement en vol) de la Force de l’aéronautique navale nucléaire (FANu) et deux Mirage 2000N des Forces aériennes stratégiques (FAS).

Le pétrolier-ravitailleur Meuse (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le pétrolier-ravitailleur Meuse (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le sous-marin nucléaire d'attaque Perle (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Perle (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Perle (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Perle (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Perle (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Perle (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Rafale Marine en manoeuvre de ravitaillement en vol (© MER ET MARINE - J-L VENNE)
Le groupe amphibie avec des bâtiments anglo-saxons
Un second groupe de bâtiments s’est alors avancé vers le Charles de Gaulle. Un nouveau tableau illustrant, cette fois, le groupe amphibie. Le cœur de cette capacité est, au sein de la Marine nationale, constitué par les bâtiments de projection et de commandement Mistral, Tonnerre et Dixmude, livrés entre 2006 et 2012, ainsi que le transport de chalands de débarquement Siroco. Mis en service en 1998, le dernier TCD français sera toutefois, pour des questions budgétaires, prématurément désarmé au cours de l’hiver 2015/2016. Il sera probablement vendu à une marine étrangère, comme ce fut le cas pour son aîné, l’ex-Foudre, cédé en 2011 au Chili.

Le groupe amphibie de la revue navale (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
De manière générale, les BPC sont chargés de projeter sur le littoral des troupes, des véhicules et du matériel au moyen d’engins de débarquement amphibie rapides (EDAR) et de chalands de transport de matériel (CTM) mis en œuvre par la flottille amphibie. Capables d’embarquer 450 hommes de troupe et une centaine de véhicules, dont des chars Leclerc, ces bâtiments ont également été conçus pour les opérations aéromobiles, avec une capacité d’emport d’une vingtaine d’hélicoptères de combat et de transport. Ils disposent en outre d’importantes infrastructures de commandement et d’un vaste hôpital embarqué, ce qui les rend aussi très utiles dans le cadre d’opérations humanitaires.
A l’occasion de la revue navale, le tableau dédié au groupe amphibie a débuté avec le passage du Tonnerre, suivi d'un EDAR et du Siroco. Ce dernier, qui embarquait un hélicoptère de combat Tigre, a été virtuellement pris d’assaut par des commandos marine hélitreuillés par un Caïman. Une démonstration visant à présenter les capacités françaises de contre-terrorisme maritime.

Le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre (© MER ET MARINE - JLV)

Le Tonnerre (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Engin de débarquement amphibie rapide (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le transport de chalands de débarquement Siroco (© MER ET MARINE - J-LVENNE)

Le Siroco (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Siroco (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Siroco (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La frégate Chevalier Paul (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La frégate Chevalier Paul (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La frégate Chevalier Paul (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Le BPC et le TCD précédaient le Chevalier Paul, sistership du Forbin, entré en service en 2011. Comme le porte-avions au sein du groupe aéronaval, les grands bâtiments du groupe amphibie sont eux aussi protégés par des frégates, ainsi que par l’aviation déployée par le porte-avions. D’où la présence dans les airs de deux Rafale Marine pour ce tableau, où évoluaient également les premiers navires étrangers de cette revue navale. D’abord le bâtiment hydro-océanographique britannique HMS Echo (2003), qui rappelle que les opérations de débarquement nécessitent une connaissance parfaite des fonds marins. Ensuite, le bâtiment de commandement USS Mount Whitney, navire amiral de la VIème flotte américaine basée en Méditerranée. Ce vénérable navire, mis en service en 1971, dispose comme les BPC français d’importantes infrastructures de commandement et de communication lui permettant de gérer une opération interarmées et internationale de grande ampleur.

Le bâtiment océanographique HMS Echo (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le HMS Echo (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le HMS Echo (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le HMS Echo (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le HMS Echo (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le bâtiment de commandement USS Mount Whitney (© MER ET MARINE - J-L VENNE)

L'USS Mount Whitney (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

L'USS Mount Whitney (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Hélicoptère Seahawk sur l'USS Mount Whitney (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

L'USS Mount Whitney (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Rafale Marine survolant l'USS Mount Whitney (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

(© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
La sauvegarde maritime avec des unités venues du Maghreb
Dans la foulée du passage de l’USS Mount Whitney devant le Charles de Gaulle a débuté le troisième tableau de la revue navale, consacré à la sauvegarde maritime. Principale activité des marines en temps de paix, elle vise à assurer la surveillance et la protection des eaux territoriales et des zones d’intérêt stratégique. La sauvegarde maritime comprend par exemple la lutte contre le terrorisme, les trafics illicites, la piraterie, la pêche illégale ou encore l’immigration clandestine. S’y ajoutent les risques maritimes, comme les accidents de mer, la lutte contre la pollution et le sauvetage.
Pour illustrer ces missions, la composante « sauvegarde maritime » de la revue navale était emmenée par le Guépratte (2001), une autre frégate du type La Fayette, classe de bâtiment régulièrement déployée en océan Indien pour s’opposer aux pirates, aux terroristes et aux trafiquants. Le Guépratte était suivi du Commandant Birot (1984), l’un des 7 derniers avisos du type A69 de la marine française. Reclassés patrouilleurs de haute mer, ces bateaux doivent être remplacés au cours des années 2020 par le programme BATSIMAR (bâtiments de surveillance et d’intervention hauturiers).

La frégate Guépratte (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La frégate Guépratte (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La frégate Guépratte (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

L'aviso Commandant Birot (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

L'aviso Commandant Birot (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Venait ensuite le bâtiment algérien Soummam. Construit en Chine en 2006, ce navire école, capable d’embarquer 200 cadets, sert également aux missions de sauvegarde maritime lors de ses campagnes. Le Soummam était suivi par le Sultan Moulay Ismail (et non le Tariq Ben Ziad comme annoncé initialement), l'une des trois nouvelles corvettes de la marine royale marocaine - qui appelle d’ailleurs frégates ces unités de 98 à 105 mètres – livrées en 2011 et 2012 par le chantier néerlandais Damen Schelde Naval Shipbuilding. On notera que ces bâtiments illustrent les forts investissements consentis depuis plusieurs années par l’Algérie et le Maroc pour moderniser et renforcer leurs capacités navales. La flotte marocaine a, par exemple, pris livraison en janvier du Mohammed VI, du type français FREMM, qui est aujourd’hui la plus puissante unité de combat du continent africain. Quant à l’Algérie, qui a commandé de nouvelles frégates en Chine et en Allemagne, tout en réceptionnant de nouveaux sous-marins construits en Russie et des remorqueurs de haute mer réalisés en Norvège, elle fait actuellement construire en Italie un bâtiment de projection, le Kalaât Beni Abbès, dont la livraison est attendue dans les prochains mois.
Pour en revenir à la revue navale, le tableau consacré à la sauvegarde maritime s’est achevé avec le passage du patrouilleur lance-missiles tunisien La Galite. Il s’agit de l’une des trois unités du type Combattante III construites à Cherbourg par CMN et livrées à la Tunisie en 1985.

Le bâtiment école algérien Soummam (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Soummam (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Soummam (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Soummam (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Soummam (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La corvette marocaine Sultan Moulay Ismail (© MER ET MARINE - J-L VENNE)

Le Sultan Moulay Ismail (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Sultan Moulay Ismail (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le Sultan Moulay Ismail (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le patrouilleur tunisien La Galite (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le patrouilleur tunisien La Galite (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le patrouilleur tunisien La Galite (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Dans les airs, ont défilé un avion de surveillance maritime Falcon 50, un Atlantique 2 et des hélicoptères, soit un Dauphin et un Panther. Ce dernier, qui est embarqué sur les frégates, a effectué une démonstration avec un tireur d’élite. C’est en effet dans cette configuration que l’appareil est employé dans la lutte contre la piraterie ou encore le narcotrafic.

Avion de surveillance maritime Falcon 50 (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Atlantique 2 (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Hélicoptère Panther (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Hélicoptère Panther avec tireur d'élite (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Hélicoptères Dauphin et Panther (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Hélicoptère Panther (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
La guerre des mines amputée d’un chasseur britannique
La quatrième et dernière composante de la revue navale était dédiée à la guerre des mines. Il s’agit d’un domaine de lutte essentiel pour garantir la liberté de naviguer sur les mers, dans les détroits et les chenaux portuaires. Une condition essentielle au bon fonctionnement du transport maritime (90% du commerce mondial passe par la mer) et au maintien des approvisionnements stratégiques, notamment en matière de pétrole et de gaz.
Ces capacités de guerre des mines, qui nécessitent un savoir-faire très pointu, sont également très utiles en Europe pour poursuivre le travail de neutralisation des engins explosifs historiques. On estime, en effet, que seuls 20% des 635.000 à 700.000 mines et munitions immergées durant la seconde guerre mondiale ont été détruits. Ainsi, pour la seule année 2013, la Marine nationale a neutralisé pas moins de 2300 engins sur les côtes françaises.
Plus petite composante des quatre tableaux présentés lors de la revue navale, la guerre des mines ne comptait que trois unités, contre quatre prévues à l’origine. Bâtiment du type Hunt mis en service en 1989, le HMS Quorn, l’un des deux chasseurs de mines britanniques devant y participer, a en effet été victime d’une avarie, l’empêchant de se joindre à la flotte.

Le bâtiment base de plongeurs démineurs Pluton (© MER ET MARINE - J-L VENNE)

Le Pluton (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le chasseur de mines Capricorne (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Le groupe guerre des mines s’est donc contenté du Pluton, l’un des quatre bâtiments bases de plongeurs démineurs français du type Vulcain, et du chasseur de mines Capricorne (ex-Dianthus belge acquis par la France en 1997), l’une des 11 unités tricolores du type CMT. Les BBPD, mis en service en 1986 et 1987, ainsi que les CMT, conçus avec la Belgique et les Pays-Bas et devenus opérationnels entre 1984 et 1988 (sauf le Sagittaire, livré en 1996), doivent être remplacés au cours de la prochaine décennie dans le cadre du programme SLAMF (système de lutte anti-mine futur), qui s’appuiera sur l’emploi massif de drones.
Dernier bâtiment de ce groupe, le chasseur de mines britannique HMS Ramsey, une unité du type Sandown datant de 2001, a fermé la parade sur les eaux bleues de la rade des Vignettes. Un passage marqué par un retournement du bâtiment, dont l'un des marins a allumé un fumigène à la proue, avant que le HMS Ramsey reparte en marche arrière.

Le chasseur de mines HMS Ramsey (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le chasseur de mines HMS Ramsey (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Les bâtiments évoluant au large après leur passage (© MER ET MARINE - J-L VENNE)
Avions historiques et Patrouille de France
Le défilé aérien s’est, pour sa part, clôturé avec le passage de trois avions historiques, un Spitfire, un Seafire (qui était notamment mis en œuvre sur les porte-avions ayant participé au débarquement de Provence) et un Morane-Saulnier 70 ; puis des huit Alphajet de la Patrouille de France, qui ont offert un superbe final aux spectateurs en multipliant les figures acrobatiques.

Avions historiques (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Avions historiques (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

La Patrouille de France lors d la revue navale (© MARINE NATIONALE)
4600 militaires mobilisés pour un évènement très réussi
En tout, 4600 militaires ont été mobilisés pour cet évènement, soit 3600 à bord des unités participant à la revue navale et au défilé aérien, ainsi qu’un millier pour assurer la sûreté du site. Compte tenu de la présence de nombreux officiels, dont la trentaine de chefs d’Etats et de gouvernements, la rade de Toulon avait été placée sous très haute surveillance. Alors que la mer était sillonnée par de nombreux moyens nautiques de la gendarmerie maritime et de la Marine nationale, des commandos étaient prêts à intervenir en cas de menace.

Militaire chargé de la sécurité sur le Charles de Gaulle (© MER ET MARINE - JLV)
Malgré la complexité de l’exercice, obligeant notamment la colonne de bâtiments à respecter un timing impeccable, on retiendra que la parade, aussi superbe qu’impressionnante, s’est parfaitement déroulée. Elle a, ainsi, permis d’offrir un spectacle exceptionnel à la population et un très bel hommage aux vétérans, notamment ceux originaires du continent africain, dont la participation essentielle au débarquement de Provence et à la libération de la France fut trop longtemps négligée ou passée sous silence. Avant de s’en aller, car ils sont aujourd’hui très âgés et ne vivront sans doute plus un tel évènement, ceux qui étaient présents sur le Charles de Gaulle auront au moins eu le plaisir de voir que la France savait aussi se souvenir et, enfin, montrer sa gratitude.
Pour finir, nous vous proposons une vidéo avec quelques uns des moments ayant ponctué la journée sur le Charles de Gaulle :