Retour sur le départ de la 6ème mission Jeanne d’Arc

Déploiement annuel lancé en 2010, la mission Jeanne d’Arc connait cette année sa sixième édition, avec le bâtiment de projection et de commandement Dixmude, accompagné de la frégate Aconit. Ces deux unités de la Marine nationale ont quitté Toulon le 5 mars avec près de 500 militaires à leur bord. En plus des équipages, le BPC et sa « conserve » accueillent 95 officiers-élèves (dont 13 officiers-élèves étrangers et 7 commissaires-élèves) ainsi que 8 stagiaires médecins. Ils vont effectuer un grand stage d’application à la mer, concept qui a succédé aux campagnes de l’ancien porte-hélicoptères Jeanne d’Arc, bâtiment école de la marine française entre 1964 et 2010. Les élèves vont ainsi vivre leur premier grand déploiement, la vie en équipage loin de leur foyer et dans la durée, dans un univers opérationnel, international (avec des camarades étrangers ainsi que des exercices, échanges et opérations avec des forces armées alliées) et interarmées. Le BPC n’est pas, cette année, parti avec un groupe tactique embarqué, les forces terrestres ayant actuellement d’autres priorités, comme la protection du territoire national contre les attaques terroristes (l’opération Sentinelle mobilise depuis janvier plus de 10.000 soldats). L’armée de Terre est néanmoins présente avec son aviation légère, l’ALAT, qui déploie sur le Dixmude un groupe aéromobile fort de quatre hélicoptères (deux Puma et deux Gazelle).

La mission Jeanne d’Arc passera par la Méditerranée orientale, la mer Rouge et l’océan Indien, et ira aussi jusqu’en Asie, en mer de Chine et en mer du Japon. La France entend ainsi marquer sa présence dans cette zone aussi sensible que stratégique.

A l’occasion du grand départ du Dixmude et de l’Aconit, qui rentreront cet été à Toulon, une cérémonie était organisée jeudi dernier en présence des quatre grands officiers généraux français : le général de Villers, chef d’état-major des armées, était en effet accompagné des chefs d’état-major de la marine, de l’armée de Terre et de l’armée de l’Air, l’amiral Rogel ainsi que les généraux Bosser et Mercier. « Leur présence symbolise la réalité interarmées de tous nos engagements opérationnels ainsi que la cohésion des armées qui fait notre succès en opération et notre force au quotidien », a expliqué le CEMA, dont le discours a été particulièrement apprécié (voir ci-dessous). Puis, après avoir tiré 19 coups de canon, l'Aconit a ouvert la marche du groupe amphibie, qui a débuté son déploiement de près de cinq mois.