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Scorpene devient une famille de sous-marins intégrant un bâtiment océanique aujourd’hui désigné sous le nom Scorpene 2000, ainsi qu’un bâtiment littoral, l’ex-Andrasta, devenu Scorpene 1000. 

Après la livraison de deux unités au Chili en 2006 et 2007, puis de deux autres à la Malaisie, en 2009 et 2010, le Scorpene 2000 voit désormais le jour en Inde et au Brésil, qui ont respectivement commandé à DCNS six et quatre exemplaires. Deux programmes en transfert de technologie pour lesquels le groupe français soutient les industriels locaux dans la construction des sous-marins. Alors que le premier Scorpene indien sera lancé à l’été 2015 pour une mise en service en septembre 2016, le contrat brésilien, qui doit voir la livraison des bâtiments entre 2017 et 2021, comprend même la conception et la réalisation d’un chantier naval complet et d’une nouvelle base navale.

 

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© DCNS

Le futur chantier de sous-marins et la future base navale au Brésil   (© DCNS)

 

Hautes performances et adoption des piles à combustible

 

Extrêmement silencieux, le Scorpene 2000, long de 66 à 75 mètres en fonction des versions, est considéré comme l’un des meilleurs sous-marins conventionnels du monde. Bénéficiant de nombreuses avancées technologiques dont celles mises au point dans le cadre du développement des nouveaux SNLE et SNA français, il présente des lignes très fluides, dispose de nombreuses innovations pour accroître sa discrétion acoustique et met en œuvre les dernières générations de sonars. Le Scorpene 2000 peut être équipé d’antennes de flanc et d’un système de sonar remorqué avec ravalement d’antenne, facilitant ainsi son évolution en eaux côtières. Sa coque comprend un cofferdam, permettant de disposer de deux compartiments refuge. Très automatisé, le bâtiment est armé par un équipage réduit, avec la possibilité d’embarquer une demi-douzaine de commandos.

 

Le Scorpene peut intégrer une section de coque pour MESMA, piles à combustible ou batteries lithium-ion  (© DCNS)

 

Le sous-marin peut être doté de l’un des systèmes de propulsion anaérobie développés par DCNS, le MESMA ou des piles à combustible, mais aussi des batteries lithium-ion. Ces technologies, intégrables dans une section de coque indépendante de 8 mètres de long, augmentent significativement l’autonomie en plongée. Le bâtiment peut, ainsi, rester jusqu’à trois semaines en immersion sans avoir besoin de faire surface pour recharger ses batteries. Doté du système de combat SUBTICS, le Scorpène continue d’évoluer en intégrant de nouvelles technologies au fil des années. Ainsi, DCNS propose de l’équiper de nouveaux moyens antiaériens (A3SM) et de drones sous-marins de surveillance.

 

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© DCNS

Le Scorpene 1000, ex-Andrasta (© DCNS)

 

L’ex-Andrasta devient Scorpene 1000

 

En plus du Scorpene 2000, DCNS a conçu un sous-marin dédié à l’action littorale. Issu du concept ship SMX-23, qui donna naissance à l’Andrasta en 2008, le Scorpene 1000 a depuis évolué pour arriver à un produit mâture répondant aux besoins du marché. Long de 52 mètres pour un déplacement d’environ 1100 tonnes, son design a été remodelé pour améliorer l’hydrodynamisme, avec des lignes de coque plus arrondies et fluides, ainsi que des profils de barres redessinés. A l'arrière, en plus des quatre barres de plongée en forme de X, deux petits ailerons horizontaux ont été ajoutés pour assurer la stabilité du bâtiment dans le plan vertical. Tenant compte des besoins opérationnels, DCNS a fait passer l’autonomie du bâtiment de 3000 à 4000 milles, lui permettant de réaliser des missions de trois semaines. L'unique moteur diesel de 1250 kW prévu à l’origine et auquel était associé un groupe de secours (pour alimenter les auxiliaires et assurer une navigation en surface) a été remplacé par deux moteurs d'environ 500 kW. Cette disposition permet d'améliorer la redondance et la disponibilité de l'appareil propulsif, sachant que DCNS travaille avec les motoristes, notamment Volvo, pour équiper ses sous-marins de nouveaux moteurs COTS.

 

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© DCNS

Le Scorpene 1000 est proposé avec différentes options (© DCNS)

 

Le Scorpene 1000 a été équipé d’un quatrième mât permettant d’augmenter le nombre de senseurs déployés. Comme sur son grand frère, le sonar d’étrave a été déplacé en position basse, sous les tubes lance-torpilles, qui ne sont plus pénétrants. Au nombre de six et prêts à l’emploi, les tubes sont désormais intégrés à la charpente, à l'extérieur de la coque épaisse. Cette solution simplifie les contraintes architecturales. Les six tubes amovibles sont chargés en atelier de torpilles, missiles ou mines, puis embarqués à bord sans avoir besoin de mettre le bateau en dry dock.

Pouvant être utilisé pour les opérations spéciales, le Scorpene 1000 a la possibilité d'embarquer sur chaque côté des modules abritant des engins destinés aux commandos. Cette capacité fait partie des options pouvant être proposées aux marines grâce à une réserve de masse de l'ordre de 10 tonnes autorisant les évolutions du sous-marin en cours de vie ou l'ajout d'équipements. Ces options incluent par exemple la mise en œuvre de drones sous-marins ou une capacité de défense anti-aéronefs (A3SM) avec une tourelle équipée de trois missiles Mistral.

 

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