Très attendu, l’accord intergouvernemental entre la France et l’Australie permettant le développement, la construction puis la maintenance et la mise à niveau au cours de leur vie active des futurs sous-marins de la Royal Australian Navy sera signé mardi 20 décembre à Adelaide. Le document, paraphé par le premier ministre australien, Malcolm Turnbull, et le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, concrétisera au travers d’un partenariat stratégique à long terme l’engagement technologique et opérationnel des deux pays.
Pour mémoire, c’est en avril dernier qu’à l’issue d’une compétition internationale, l’Australie a retenu le design présenté par le groupe français DCNS. Ce dernier propose une version à propulsion conventionnelle et adaptée aux besoins de la RAN des nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque du type Barracuda, dont le premier exemplaire, en achèvement à Cherbourg, sera livré à la Marine nationale en 2019.
En tout, l’Australie prévoit de construire 12 sous-marins océaniques pour un coût global de 34 milliards d’euros, comprenant la conception, la réalisation et l’entretien des sous-marins, ainsi que d’importants investissements dans les infrastructures du chantier d’Adelaide. Ce dernier réalisera l’intégralité des bâtiments grâce au transfert de technologie complet offert par DCNS. La part du groupe français dans le contrat devrait se situer entre 9 et 15 milliards d’euros, la charge de travail pour les sites hexagonaux résidant essentiellement dans les études. DCNS, qui assurera en France la formation de nombreux Australiens impliqués dans le programme, supervisera sur place la construction des sous-marins, pour lesquels il faudra mobiliser de nombreuses entreprises locales afin de fournir les équipements.

(© DCNS)
Le groupe va déménager sa filiale australienne, basée jusqu’ici à Canberra et dont les nouveaux bureaux situés à Adelaide seront inaugurés demain. La société, qui compte actuellement une cinquantaine de collaborateurs, va voir rapidement ses effectifs augmenter, pour atteindre des centaines de personnes. Les discussions se poursuivent avec les industriels locaux quant à l’organisation opérationnelle, sachant qu’au moins une joint venture avec les chantiers d’Adelaide sera créée à l’avenir afin d’assurer le maintien en condition opérationnelle des sous-marins.
DCNS a pour mémoire signé son premier contrat opérationnel avec le ministère australien de la Défense en septembre. Cet accord, dit de design et de mobilisation, permet de lancer les travaux d’études et fixe surtout le cadre dans lequel va s’inscrire la coopération franco-australienne, mais aussi avec le groupe américain Lockheed Martin, retenu pour fournir le système de combat des futurs sous-marins.
D’autres contrats suivront au fil de l’avancée du programme, la commande du premier sous-marin étant attendue à partir de 2020 pour une mise en service au début de la décennie suivante.

(© DCNS)