Disposant désormais de la seconde flotte mondiale en tonnage, la Chine a célébré la semaine dernière le 70ème anniversaire de la création de la marine de l’Armée Populaire de Libération (APL). Pour l’occasion, le président Xi Jinping a passé en revue le 23 avril, depuis le destroyer Xining (type Lujang III), une imposante armada rassemblée au large de Qingdao pour fêter l’évènement. Il y avait là des dizaines de bâtiments et sous-marins chinois, mais aussi des unités internationales. La France devait initialement y participer avec le Vendémiaire, mais la venue de la frégate de surveillance basée en Nouvelle-Calédonie a été annulée, apparemment suite à son transit début avril par le détroit de Taïwan, contre lequel Pékin a officiellement protesté.
En tout, 32 bâtiments et une quarantaine d’aéronefs de la marine chinoise, ainsi que 18 navires provenant de 13 pays étrangers (dont la nouvelle frégate russe Admiral Gorchkov et la frégate australienne Melbourne) étaient en mer.
Même si la fête a été quelque peu ternie par la météo, un épais brouillard limitant sensiblement la visibilité et donc l’aspect imposant de cette revue navale, l’évènement fut sans conteste une véritable démonstration de la puissance militaire chinoise et de son poids diplomatique. Pas moins de 61 délégations étrangères (il n’y en avait que 29 lors des célébrations organisées en 2009 pour les 60 ans de la marine chinoise), représentant des pays asiatiques, européens, des continents américain et africain, de Russie ainsi que d’Océanie, avaient été conviées à cette parade, doublée de réunions et séminaires de haut niveau, ainsi que de rencontres culturelles et sportives. L’ensemble a duré quatre jours et s’est achevé le 25 avril.
Créée officiellement le 23 avril 1949, la marine de l’APL a, en vingt ans, connu un essor considérable, passant d’une force navale côtière à vocation au mieux régionale, constituée d’unités pour beaucoup de conception ancienne, à une flotte globale puissante et moderne, capable de se déployer sur toutes les mers. Une montée en puissance qui accompagne celle, économique et diplomatique, de la Chine à l’échelle internationale.
Ayant mis en service 350.000 tonnes de nouveaux bâtiments entre 2015 et 2018, soit plus que l’ensemble de la flotte française, la marine chinoise aligne désormais plus de 600 bâtiments de combat pour un tonnage de 1.5 million de tonnes, soit une croissance de plus de 50% depuis 2012. La Chine lance en moyenne un destroyer ou une frégate chaque mois, et un sous-marin tous les trimestres. Elle se dote aussi d’un outil aéronaval puissant avec bientôt un second porte-avions en service et d’autres déjà en construction.
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