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Le Taouay, second patrouilleur du type RPB 33 construit par Ufast pour le Sénégal, a été livré cette semaine par le chantier naval de Quimper. Le bateau, dont la réalisation a débuté en 2019 et qui a nécessité 30.000 heures de travail, a été officiellement remis aux autorités sénégalaises à l’occasion d’une cérémonie qui s’est déroulée mardi 30 mars chez Ufast. Après une semaine d’isolement sanitaire, un équipage de 13 marins sénégalais a pris possession du bateau et hissé le pavillon national. Le Taouay, parti ensuite pour le port de Loctudy, doit appareiller ce samedi pour rejoindre Dakar, avec durant son transit une escale technique à Agadir.

 

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© UFAST

Lors de la cérémonie de livraison du Taouay (© UFAST)

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© UFAST

Le Taouay (© UFAST)

 

Ce patrouilleur a été commandé en 2018 par la Haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime et de la protection de l’environnement marin au Sénégal. Propriété de l’Hassmar, ce bateau sera armé par la marine sénégalaise, qui dispose déjà d’une unité de ce type et avait d’ailleurs été la première cliente du modèle RPB 33 développé par Ufast avec le Ferlo, livré en 2013.

Désigné patrouilleur de surveillance et de sauvetage maritime (PSSM) par l’Hassmar, le Taouay, qui porte le nom d’un cours d’eau intérieur du nord-ouest du Sénégal, est réalisé en aluminium. Il mesure 33.5 mètres de long pour 6.5 mètres de large et affiche un tirant d’eau de 1.8 mètres. Equipé de deux moteurs MAN de 1100 cv, il peut atteindre la vitesse de 22 nœuds pour une autonomie d’environ 1500 nautiques à 15 noeuds. L’armement comprendra de l’artillerie légère et, à l’arrière, une rampe permet la mise à l’eau d’un semi-rigide de 6.2 mètres à coque aluminium, une embarcation également produite par Ufast.

Pouvant loger une vingtaine de marins, le PSSM « a une capacité de sauvetage de 300 personnes réparties sur quatre radeaux et un matériel médical pour l’assistance de blessés en mer. Le Taouay est parfaitement adapté aux besoins de l’État pour mieux assumer ses responsabilités et obligations de recherche et de sauvetage en mer dans l’ensemble de sa Zone Économique Exclusive du Sénégal », a expliqué le capitaine de vaisseau Abdou Sene, secrétaire général de l’Hassmar, lors de la cérémonie de livraison du bateau. L’officier, qui connait bien la Bretagne pour avoir étudié à l'Ecole navale de Lanvéoc-Poulmic il y a une trentaine d'années, a rendu un hommage appuyé au chantier. Et a aussi rappelé tout le symbole que représente cette nouvelle unité dans la politique maritime du Sénégal. La mer constitue en effet un enjeu capital pour l’Afrique de l’ouest, mais la région, riche notamment en hydrocarbures, fait face à de nombreux problèmes, comme le développement des actes de brigandage, les trafics illicites, la pêche illégale ou encore les enjeux liés aux migrations. Les Etats riverains doivent donc disposer des moyens nécessaires pour assurer la surveillance et la protection de l’espace maritime. C’est au Sénégal la mission de l’Hassmar, qui assure la coordination interministérielle dans les domaines de la sécurité et de la sûreté maritimes, ainsi que la protection de l’environnement marin dans toutes les eaux fluviomaritimes sous juridiction sénégalaise. La haute autorité est aussi en charge de mettre en œuvre le Plan national d’Intervention d’urgence en mer en cas de crise de grande envergure nécessitant une mobilisation nationale. « L’acquisition de ce patrouilleur, qui vient renforcer la flotte navale de mon pays, atteste de la ferme volonté politique du président de la République du Sénégal de rendre les espaces maritimes sous juridiction nationale sûrs et propices au développement d’une véritable économie bleue durable, surtout dans un contexte de maritimisation progressive de notre économie nationale. En effet, dans quelques années, nous allons assister certainement à un déplacement progressif du centre de gravité de notre économie du continent vers la mer. Nous devons donc nous y préparer et, par conséquent, pouvoir faire face aux multiples défis sécuritaires et environnementaux qui résulteront inévitablement de l’exploitation du gaz et du pétrole offshore ».

Pour soutenir ce développement, le Sénégal a entrepris de moderniser et développer ses forces navales. Et les chantiers navals français y ont pris une part importante, notamment celui de Quimper. « Nous avons construit ici au cours de ces dernières années avec notre partenaire Raidco Marine, de nombreuses embarcations, vedettes et patrouilleurs, pour la Marine Nationale, la Direction des Douanes, la Direction de la surveillance des pêches, le Port Autonome de Dakar et maintenant la Hassmar », a rappelé Virginie Monnier-Fleury, présidente d’Ufast, lors de la livraison du Taouay.

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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Abdou Sene et Virginie Monnier-Fleury (© UFAST)

 

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