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Pour la première fois, un engin de débarquement amphibie rapide (EDAR) a été accueilli dans le radier d’un porte-hélicoptères d’assaut japonais. La manœuvre s’est déroulée le 17 mai en mer de Chine, à l’occasion d’un exercice entre le groupe Jeanne d’Arc (constitué du BPC Dixmude et de la frégate Aconit), la marine nippone et l’US Navy. L’EDAR, nouveau concept d’engin de débarquement développé par CNIM et dont quatre exemplaires ont été livrés à la flotte française, continue ainsi de démontrer sa capacité à être mis en œuvre par des bâtiments étrangers. Ainsi, après avoir été testé avec succès sur un transport de chalands de débarquement américain du type San Antonio, en 2012, l’EDAR a opéré sur l’Osumi. Premier d’une série de trois bâtiments, ce LHD de 178 mètres de long et 14.000 tonnes de déplacement en charge a été mis en service en 1998. Son radier, long de 70 mètres, accueille traditionnellement deux engins de débarquement sur coussin d’air du type LCAC.

 

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© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

Le Dixmude et un EDAR (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

 

Catamaran rapide doté d’une plateforme élévatrice

Pour mémoire, l’EDAR a été conçu pour offrir un moyen de débarquement rapide capable d’emporter de fortes charges. Ce catamaran en aluminium long de 30 mètres et large de 12.7 mètres dispose en son centre d’une plateforme élévatrice capable de supporter une charge de 80 tonnes. A bord du bâtiment porteur ou lors des plageages, cette plateforme est en position basse, alors qu’elle est levée pour les transits, la vitesse en charge atteignant 18 nœuds.

 

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© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

EDAR (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

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© MARINE NATIONALE

EDAR (© MARINE NATIONALE)

 

Proposé par CNIM à l’export, le concept de l’industriel français constitue une alternative intéressante entre le chaland classique, généralement plus lent, moins grand et qui ne dispose pas de capacité ro-ro, et le LCAC américain, dont le coût est très élevé et la maintenance réputée complexe.

 

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© MARINE NATIONALE

LCAC japonais manoeuvrant avec le Dixmude (© MARINE NATIONALE)

 

Deux LCAC sur le Dixmude

Alors que les BPC français peuvent mettre en œuvre deux EDAR, quatre chalands ou, comme c’est le cas habituellement, une batellerie mixte composée d’un EDAR et deux chalands, leur radier peut également accueillir les LCAC. Là aussi, des tests avec la marine américaine avait permis de valider cette capacité mais le Dixmude est allé encore plus loin avec les Japonais puisqu’à l’occasion des manœuvres avec l’Osumi, les deux engins sur coussin d’air ont embarqué dans le BPC.

Baptisé Kitsune 2015, cet exercice, qui s’est déroulé les 16 et 17 mai, a non seulement impliqué le  groupe Jeanne d’Arc et l’Osumi, mais également le destroyer américain USS Preble. Il faisait suite à un entrainement des bâtiments français avec la marine chinoise (le 15 mai). A l’issue, le Dixmude a rejoint Sasebo et l’Aconit la Corée du sud. Les deux unités françaises se sont ensuite retrouvées pour transiter (23 mai – 2 juin) vers l’Indonésie, débutant mardi une escale qui durera jusqu’à dimanche.

 

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© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

L'Aconit et le Dixmude à leur départ de Toulon (© MER ET MARINE - JL VENNE)

 

Cap sur l’Inde, qui souhaite acquérir des bâtiments de projection

Parti le 5 mars de Toulon, où il reviendra en juillet, le groupe Jeanne d’Arc va ensuite mettre le cap vers l’Inde pour une nouvelle étape placée sous le sceau de la coopération, déjà marquée fin avril par l’exercice aéronaval Varuna, impliquant notamment le porte-avions Charles de Gaulle et le porte-aéronefs Viraat. Mais il sera également question de soutien à l’export dans un pays où la France est engagée dans des programmes et projets d’armement majeurs, comme les sous-marins Scorpène et les Rafale. La visite du Dixmude sera, une nouvelle fois, l’occasion de présenter la gamme BPC développée par DCNS aux autorités indiennes, qui souhaitent justement acquérir des bâtiments de projection. 

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