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Un homme du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) est décédé jeudi dernier au cours d’un entrainement mené conjointement avec la marine au large de la presqu’île de Giens.  Le militaire a perdu la vie lors d’un exercice s’apparentant aux opérations de contre-terrorisme maritime, impliquant plusieurs embarcations semi-rigides, avec à leur bord des hommes du GIGN et des commandos marine. C’est au cours d’une manoeuvre d’abordage du bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, avec un assaut par la mer des unités d’élite, que l’accident s’est produit. Vers 21 heures, le gendarme progressait apparemment le long de la coque du BPC via une échelle lorsqu’il est tombé à l’eau.

 

 

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© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

Le BPC Tonnerre (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

 

 

D’importants moyens mobilisés durant 24 heures

 

 

La présence sur zone et à proximité de bateaux et aéronefs, notamment ceux mobilisés dans le cadre de l’exercice, a permis de déployer immédiatement d’importants moyens pour tenter de secourir le militaire. En dehors du Tonnerre, qui a coordonné en mer l’opération, le chasseur de mines Orion, quatre embarcations commando, le patrouilleur côtier de la gendarmerie Jonquille, un avion de patrouille maritime Atlantique 2, un avion de surveillance maritime Falcon 50, ainsi que six hélicoptères (Caïman, Panther, Lynx, EC135 et Puma) ont participé aux recherches. Celles-ci ont été rendues difficiles en raison de l’obscurité, très importante dans la nuit du 7 au 8 novembre. Compte tenu du fait que le disparu était jeune et que sa condition physique était exceptionnelle, le préfet maritime a décidé de poursuivre les recherches tout au long de la journée de vendredi, soit bien au-delà de la courbe d’espérance de vie sur laquelle les autorités se basent d’habitude pour évaluer le temps imparti aux secours. De nouveaux moyens se sont joints au dispositif, dont le patrouilleur Jonquille de la Gendarmerie maritime. Alors que la température de l’eau était de 18 degrés au moment de l’accident, l’opération de sauvetage a finalement été suspendue vendredi soir.  

 

 

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© MARINE NATIONALE

Le robot sous-marin ULISSE (© MARINE NATIONALE)

 

 

La dépouille retrouvée à 800 mètres de profondeur

 

 

De nouveaux moyens ont alors été engagés afin de retrouver le corps du gendarme, la profondeur de la mer dans la zone de l’accident étant de 800 mètres. Le bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollution Jason a quitté Toulon avec, à son bord, une équipe spécialisée dans les recherches sous-marines. Ces hommes de la Cellule plongée humaine et intervention sous la mer (CEPHISMER) de la Marine nationale ont, logiquement, employé le robot télé-opéré ULISSE (Unité Lourde d’Intervention Sous-marine de surveillance et d’expertise). Capable de plonger à 1000 mètres, cet engin, qui a déjà servi à la récupération d’enregistreurs de vol d’avions s’étant abîmés en mer, ou pour l’inspection d’épaves, est en effet doté de bras articulés et peut déplacer des charges. Grâce à ses équipements de pointe et son savoir-faire internationalement reconnu, la CEPHISMER est parvenue samedi, à 2h15 du matin, à retrouver puis récupérer la dépouille du militaire. Celle-ci a été prise en charge par les enquêteurs de la Gendarmerie maritime présents à bord du Jason, qui a regagné Toulon dans la nuit. Une procédure judiciaire a été ouverte sous l’autorité du procureur de la République de Marseille pour faire la lumière sur les circonstances de cet accident.

 

 

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© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

Le BSAD Jason (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

 

 

Exercices réguliers

 

 

La préfecture maritime de la Méditerranée rappelle que l’entrainement au cours duquel un membre de GIGN a perdu la vie s'inscrit dans le cycle de préparation opérationnelle en mer entre la Marine nationale et la Gendarmerie nationale. Régulièrement, dans le cadre de la fonction stratégique Protection et Intervention, les armées réalisent différents exercices. C’est le cas, par exemple, pour les détournements de navires, qui nécessitent, en cas de reprise de vice force, une intervention par voie maritime et/ou aérienne. Des unités spécialisées dans les prises d’otages, comme le GIGN et les forces spéciales de la marine, notamment les commandos Hubert et Jaubert, participent à ces entrainements. Des exercices périlleux car aussi réalistes que possible, la séquence d’abordage, avec des hommes bardés d’équipements progressant sur une mini-échelle flexible, devant notamment être menée le plus rapidement possible afin de profiter au mieux de l’effet de surprise. 

 

 

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© MARINE NATIONALE

Exercice d'assaut en mer depuis une embarcation commando (© MARINE NATIONALE)

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