Le porte-avions USS Theodore Roosevelt et son escorte, constituée du croiseur USS Normandy, ainsi que des destroyers USS Farragut, USS Forest Sherman et USS Winston S. Churchill, font route vers la Manche. Ils sont attendus demain à Portsmouth. Parti le 11 mars de sa base de Norfolk, sur la côte est des Etats-Unis, ce groupe aéronaval pourrait évoluer jusqu'en mer du Nord et mener différents exercices avec les marines alliées.
Alors que l’US Navy envoie très rarement un porte-avions américain en Europe du nord, cette présence de l’USS Theodore Roosevelt ne manquera pas d’être perçue comme une mesure de réassurance vis-à-vis des Européens, au moment où les relations avec la Russie sont toujours très tendues. Mais cette venue au Royaume-Uni fait aussi partie des accords de coopération anglo-américains en matière de porte-avions, l'US Navy aidant son homologue britannique à se réapproprier cet outil en vue de la mise en service du HMS Queen Elizabeth, attendu à Portsmouth en 2017. Des marins de la Royal Navy sont d'ailleurs en ce moment en formation sur l'USS Theodore Rossevelt.
L'USS Theodore Roosevelt (© US NAVY)
Concernant le programme des bâtiments américains, on ne sait pas encore jusqu'où remontera l'USS Theodore Roosevelt. Après ces manoeuvres dans le nord de l'Europe, le groupe aéronaval doit rejoindre la Méditerranée puis le Moyen-Orient et enfin le Pacifique. Une mission en forme de tour du monde qui s'achèvera à San Diego, qui va devenir le nouveau port d'attache du Theodore Roosevelt dans le cadre du renforcement de l'US Navy vers la zone Asie/Pacifique. La flotte américaine comptera ainsi six porte-avions dans le Pacifique, dont un au Japon, la façade atlantique ne disposant plus que de quatre bâtiments de ce type.
Le porte-avions que le Saphir a "coulé" le mois dernier
Avant son départ des Etats-Unis, l'USS Theodore Roosevelt, son groupe aérien embarqué et l'ensemble du groupe aéronaval ont multiplié les entrainements, y compris avec des unités étrangères. Les bâtiments américains se sont notamment frottés en février au sous-marin nucléaire d'attaque Saphir qui, au cours d'un exercice, a selon les marins français coulé le porte-avions et la majeure partie de son escorte. Un fait d'armes fictif brillant dont s'était félicité début mars la Marine nationale sur son site Internet, avec un compte rendu abondamment repris sur la toile et dans les media français comme internationaux. Au point qu'il a fini par être dépublié, probablement pour des raisons diplomatiques. Peut-être que les Américains auront l'occasion de prendre leur revanche en passant au large des côtes bretonnes...