Un grand porte-hélicoptères, un sous-marin et un chasseur de mines ont été livrés ce mois-ci à la force maritime d’autodéfense japonaise (JMSDF), qui continue d'accroître ses capacités. Le premier est le Sekiryu, huitième sous-marin du type Soryu, livré le 13 mars par le chantier Kawasaki de Kobe. Ce bâtiment océanique de 83.7 mètres et 4200 tonnes de déplacement en plongée, armé par un équipage de 65 marins, compte 6 tubes de 533mm et peut mettre en œuvre 20 torpilles lourdes et missiles antinavire Sub Harpoon. Il est équipé d’un système de propulsion anaérobie reposant sur quatre moteurs Stirling. Alors que le premier sous-marin de ce type, le Soryu, est entré en service en 2009, 13 unités au moins seront construites. Lancé en octobre dernier, le prochain bâtiment, nommé Seiryu, doit rallier la flotte l’an prochain.

Sous-marin du type Soryu (© JMSDF)
Le 16 mars, au chantier JMU de Yokohama, s’est ensuite déroulée la cérémonie de livraison de l’Awaji, premier d’une nouvelle série de dragueurs de mines destinés à remplacer les trois unités du type Yaeyama. Leurs successeurs mesurent 67 mètres de long pour un déplacement d’environ 690 tonnes en charge. Equipés d’une coque en composite, ils sont armés par une soixantaine d’hommes. Le second dragueur de ce type sera livré à la JMSDF l’an prochain.
Enfin, le 22 mars, la force maritime d’autodéfense japonaise a également réceptionné le Kaga, réalisé lui-aussi à Yokohama. Bien qu'étant un véritable porte-hélicoptères, ce bâtiment est simplement désigné comme « destroyer porte-hélicoptères », le Japon ne mettant officiellement plus en œuvre de porte-aéronefs depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Les « ponts plats » ont néanmoins fait leur retour dans la flotte nippone en 2009 et 2011 avec la livraison des Hyuga et Ise (197 mètres, 19.000 tpc, 11 hélicoptères).

L'Izumo (© JMSDF)
Un pas de plus vers la renaissance probable, un jour, de la chasse embarquée japonaise, a été fait en 2015 avec l’Izumo, grand porte-hélicoptères de 248 mètres de long pour 38 mètres de large, dont le Kaga est un sistership. Affichant un déplacement de 24.000 tonnes en charge, ces bâtiments disposent de 5 spots d’appontage et peuvent embarquer une quinzaine d’hélicoptères et de convertibles MV-22 Osprey, dont la Japon a fait l'acquisition auprès des Etats-Unis. Vu leur taille, ils pourraient sans doute, techniquement, mettre également en oeuvre des avions à décollage court et appontage vertical F-35B. L'armement, dédié à l'autodéfense, comprend deux systèmes multitubes Phalanx, deux systèmes surface-air Sea RAM et de l'artillerie légère.
Ces porte-hélicoptères sont les deux plus grands navires de combat réalisés au Japon depuis 1945.
Très symboliquement, on notera que le Kaga est le premier bâtiment de ce type à recevoir le nom d’un ancien porte-avions de la flotte impériale, ex-cuirassé datant de 1928, reconstruit entre 1933 et 1935 dans le cadre du Traité de Washington. Long de 247 mètres et capable de mettre en œuvre 90 avions, l’ancien Kaga a participé à l’attaque de Pearl Harbor, en décembre 1941, avant d’être gravement endommagé par l’aéronavale américaine à Midway en juin 1942. Considéré comme irrécupérable, il avait été coulé par des destroyers japonais afin de ne pas tomber aux mains de l’ennemi.