Face aux violences qui secouent la Libye, de nombreux pays ont décidé d'évacuer leurs ressortissants du pays. Alors que certains, comme la France, ont opté pour des évacuations aériennes, d'autres Etats ont choisi la solution maritime. Les marines militaires sont, évidemment, mises à contribution. Ainsi, l'Allemagne a décidé de dépêcher sur zone les frégates Brandenburg (type 123) et Rheinland-Pfalz (type 122), ainsi que le pétrolier-ravitailleur Berlin (type 702). La marine italienne a, elle aussi, mobilisé d'importants moyens. Le transport de chalands de débarquement San Giorgio , avec à son bord des hélicoptères et moyens humanitaire, croise au large de la Libye, alors que le destroyer lance-missiles Francesco Mimbelli (type Durand de la Penne) a été positionné dans les eaux internationales pour assurer le contrôle aérien du secteur. En parallèle, la Marina militare a envoyé la corvette Fenice (type Minerva) et le patrouilleur Commandante Bettica (type Cigala Fulgosi) dans le détroit de Sicile afin de faire face à un éventuel afflux de réfugiés tentant de gagner l'Europe. Le Francesco Mimbelli (© : MARINA MILITARE) Le Fenice (© : MARINA MILITARE) Le Commandante Bettica (© : MARINA MILITARE) Le San Giorgio (© : MARINA MILITARE) Revenant d'un déploiement en océan Indien, la frégate britannique HMS Cumberland a, quant a elle, appareillé jeudi dernier de Benghazi avec, à son bord, 200 civils. Vendredi, c'est la frégate néerlandaise Tromp (type LCF), rappelée en Méditerranée alors qu'elle était en route pour l'océan Indien, qui devait arriver en Libye. Comme le Tromp, d'autres bâtiments déployés dans le cadre de la lutte contre la piraterie au large de la corne d'Afrique ont été détournés de leurs missions pour rejoindre les côtes libyennes et évacuer des ressortissants. C'est le cas de la frégate chinoise Xuzhou (type Jiankhai II) et du destroyer lance-missiles sud-coréen Choi Young (type KDX II). L'inde a, pour sa part, décidé de déployer sur zone deux frégates du Delhi, ainsi que le transport de chaland de débarquement Jalashiva (type Austin), dont l'arrivée est prévue début mars. Le HMS Cumberland (© : ROYAL NAVY) Le Tromp (© : MARINE NEERLANDAISE) De nombreux moyens civils sont également mobilisés pour assurer les opérations d'évacuation. La Russie a, ainsi, affrété le ferry Sankt Stephen, qui a appareillé de Bari en fin de semaine dernière pour embarquer un millier de Russes et de Serbes travaillant sur un chantier de chemins de fer. Les chinois ont également affrété deux navires à passagers devant évacuer 4600 personnes présentes en Libye. Il va de même pour d'autres pays, comme les Etats-Unis et la Turquie, qui ont loué des navires rapides afin d'évacuer leurs ressortissants. Concernant la France, des réflexions sont en cours, avec ses partenaires européens, sur les moyens pouvant être engagés. « Une initiative européenne doit permettre la mise en place d'une organisation. Nous essayons de faire un point complet sur ce qu'il reste de ressortissants en Libye et sur les moyens que les uns et les autres peuvent mettre à disposition », explique une source militaire. Pour l'heure, aucune décision n'aurait été prise à Paris, qui a déjà fait évacuer l'essentiel des ressortissants français par voir aérienne. Mais l'Etat-major des Armées n'exclue pas, en cas de besoin, le déploiement de moyens maritimes. La Marine nationale dispose de nombreuses unités en Méditerranée et le groupe Jeanne d'Arc (bâtiment de projection et de commandement Mistral, frégate Georges Leygues), qui appareille de Brest aujourd'hui, pourra toujours faire un crochet par la Libye durant son transit vers l'océan Indien. Enfin, on notera, du côté de la marine libyenne, que deux bâtiments, dont une corvette du type Nanuchka II, auraient fait défection la semaine dernières. Ces navires se seraient retirés au large de Malte après que leurs équipages aient, dit-on, refusé de bombarder Benghazi.

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