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Depuis décembre, les groupes aéronavals emmenés par les porte-avions Charles de Gaulle et USS Harry S. Truman manœuvrent conjointement dans la région du golfe Persique. L’ensemble représente une flotte particulièrement puissante. Ainsi, autour du porte-avions américain et de sa chasse embarquée (environ 70 appareils), évoluent les croiseurs lance-missiles USS Gettysburg et USS San Jacinto, ainsi que les destroyers lance-missiles USS Bulkeley, USS Carney, USS Hopper et USS Mason. Du côté français, le Charles de Gaulle et ses 25 aéronefs sont escortés par la frégate de défense aérienne Forbin, la frégate anti-sous-marine Jean de Vienne et un sous-marin nucléaire d’attaque. A ces bâtiments de combat, il convient également d’ajouter des unités logistiques, comme les pétroliers-ravitailleurs Meuse et USNS Arctic. Ce dernier a d’ailleurs procédé, le 29 décembre, au ravitaillement en combustible (carburant aviation) du Charles de Gaulle. Cette manœuvre, la première du genre avec un bâtiment américain depuis 10 ans, a été menée en même temps qu’un transfert de charges lourdes (vivres, matériel et courrier), opération jusqu’alors inédite. On notera qu’en plus du Charles de Gaulle, l’USNS Arctic ravitaillait le destroyer USS Bulkeley.

 

 

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© MARINE NATIONALE

(© : MARINE NATIONALE - F. DUPLOUICH)

 

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(© : MARINE NATIONALE - F. DUPLOUICH)

 

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(© : MARINE NATIONALE - F. DUPLOUICH)

 

 

Cette période de coopération opérationnelle entre la Marine nationale et l’US Navy, prévue pour durer cinq semaines, a comporté différentes interactions. Ainsi, le 17 décembre, un imposant hélicoptère américain CH-53 Sea Stallion s’est posé sur le pont d’envol du porte-avions français, alors que le 30 décembre, un F/A-18 catapulté depuis l’USS Harry S. Truman procédait au ravitaillement en vol d’un Rafale et d’un Super Etendard Modernisé de l’aéronautique navale. De nombreux autres entrainements ont été réalisés, notamment des visites de navires, des exercices de tir d’artillerie et de défense aérienne, des évolutions avec des embarcations rapides ou encore des opérations de recherche et de sauvetage.

 

 

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SEM ravitaillé par un F/A-18 américain (© : MARINE NATIONALE - F. DUPLOUICH)

 

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Un Sea Stallion sur le Charles de Gaulle (© : MARINE NATIONALE - F. DUPLOUICH)

 

 

De fait, cet échange constitue une belle illustration des relations très solides qui unissent les marines française et américaine. Une coopération qui s’est notamment développée, ces dernières années, dans le domaine aéronaval, l’US Navy et la Marine nationale étant les deux seules flottes à disposer de porte-avions à catapultes. Des Rafale ont, ainsi, opéré à plusieurs reprises sur des bâtiments américains, un détachement de six avions français étant même basé pendant une semaine à bord de l’USS Theodore Roosevelt, en 2008, lors du premier arrêt technique majeur du Charles de Gaulle. La confiance étant acquise, les liens n’ont cessé depuis de se renforcer, aboutissant aujourd’hui à ces manœuvres conjointes de grande ampleur au cœur d’une région stratégique pour les deux pays. « Cette mission est un grand défi. La France et les Etats-Unis sont des partenaires de longue date, mais avec cette occasion nouvelle et rare d’intégrer deux groupes aéronavals, notre coopération n’a jamais été aussi étroite. Tous nos marins sont vraiment fiers de jouer un rôle dans la construction de l’interopérabilité opérationnelle entre nos deux nations », estime le contre-amiral Eric Chaperon, commandant la « Task Force 473 », indicatif du groupe aéronaval français. Du côté américain, également, on se félicite du renforcement de la coopération avec les Français, que ce soit sur le plan militaire mais aussi géostratégique. Car ces manoeuvrent se déroulent au coeur d’une région très sensible où les Occidentaux ont été obligés à plusieurs reprises, ces dernières années, d’effectuer des démonstrations de force pour apaiser les tensions, notamment autour de l’Iran. « C’est une merveilleuse opportunité pour nos navires et nos marins de travailler ensemble et accroître notre connaissance mutuelle. Nos opérations avec la Task Force 473 augmentent nos capacités navales tout en aidant à promouvoir la stabilité à long terme de la région », exilique le contre-amiral Kevin Sweeney, commandant de l’Harry S. Truman Carrier Strike Group. 

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