Un septième commando marine devrait être créé d’ici la fin de l’année. Et il pourrait être baptisé François, en hommage à l’unité de la Marine nationale décimée au cours d’un combat héroïque en Indochine il y a 64 ans. Alors que ce nom circule dans les coursives, on explique à l’état-major de la Marine nationale que le choix n’est pas encore définitivement acté, reconnaissant que François est toutefois l’une des options envisagées.
Une unité de support et de soutien avec des personnels existants
Le nouveau commando marine ne sera pas une force combattante comme les commandos Hubert, Montfort, Trépel, Jaubert et de Penfentenyo. Il regroupera des personnels de la Marine nationale déjà employés, y compris en opérations, au profit du soutien et du support de ces unités et de leur matériel. Des marins qui ne sont pas, jusqu’ici, considérés comme faisant partie des forces spéciales.
En plus de des commandos historiques, un sixième, le commando Kieffer, a été créé en 2008. Il regroupe des spécialistes de l’informatique, de la guerre électronique, des drones, de la cynophilie et de l’intervention en milieux contaminés.
Le Commando François
En Indochine, où les forces françaises affrontèrent le Vietminh de 1946 à 1954, le commando François (qui portait le nom du lieutenant de vaisseau François Jacques, mort sur le Tonkin à la tête de sa flottille amphibie en janvier 1947) fut décimé dans la nuit du 28 et 29 mai 1951 à Ninh Binh. Seuls contre deux bataillons du général Giap, qui avait lancé une vaste offensive pour s’emparer du delta du Tonkin, le lieutenant de vaisseau Albert Labbens et ses 76 hommes, retranchés dans une église abandonnée, ont offert une résistance héroïque. En état d’infériorité numérique écrasante, les marins français, âgés en moyenne d’à peine 20 ans, perdirent 40 des leurs sous le feu de l’ennemi et, malgré une sortie de vive force réussie, les survivants, après avoir épuisé leurs munitions, furent capturés. En plus des 40 tués, on dénombra 9 disparus, certains ayant probablement été fusillés. Seuls 29 hommes du commando François survécurent à l’issue d’un sacrifice qui a permis de retarder l’offensive surprise de Giap. Grâce à cette valeureuse résistance, le général de Lattre de Tassigny eut le temps d’organiser la riposte dans ce qui constitua le début de l’un des grands affrontements de la guerre d’Indochine, connu sous le nom de bataille du Day.