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Dédié aux acteurs de la sûreté et de la sécurité, le salon professionnel AccesSecurity se déroule du 29 au 31 mars au parc Chanot, à Marseille. Organisé par SAFIM, cet évènement, dont Mer et Marine est partenaire, va réunir les experts de la cyber-sécurité, de la vidéo-protection, de la surveillance humaine, des contrôles d’accès, de la sécurité incendie et aussi, c’est nouveauté cette année, de l’aéro-surveillance maritime. 

Catherine Casadei, directrice générale de SAFIM, nous en dit plus sur cette édition 2017.

 

MER ET MARINE : Il existe déjà un certain nombre de salons dédiés à la sécurité. Quelle est l’originalité d’AccesSecurity ?

CATHERINE CASADEI : L’originalité de ce salon est double. Tout d’abord, il propose des solutions globales, avec un spectre très large permettant aux visiteurs-acheteurs de trouver une réponse complète à leurs besoins, quels qu’ils soient.

AccesSecurity est, de plus, très ouvert sur le bassin méditerranéen, où les problématiques liées à la sécurité et la sûreté sont de plus en plus importantes. Marseille est d’ailleurs un lieu idéal pour organiser ce salon du fait de sa position géographique, de la présence de nombreuses entreprises régionales spécialisées dans le domaine et des multiples actions qui ont été localement mises en place pour la sécurité des biens et des personnes.

Vous abordez également, cette année, ces problématiques sous l’angle maritime…

En effet, la sûreté et la sécurité sont des préoccupations centrales dans le secteur maritime, qu’il s’agisse de transport de marchandises ou de passagers, ainsi que d’infrastructures portuaires. Les opérateurs, comme les ports, ont une activité ou constituent des sites sensibles, voire stratégiques, qu’il faut protéger. Le bassin méditerranéen, dans son ensemble, est très exposé aux problématiques liées au terrorisme, aux trafics illicites ou encore aux flux migratoires. Les besoins sont donc importants et, face aux menaces, de nouvelles solutions émergent. En dehors des aspects terrestres, le salon abordera par exemple, et c’est une nouveauté cette année, l’aéro-surveillance maritime.

Sur ces sujets nous travaillons étroitement avec le Pôle Mer PACA et le cluster SAFE.

Les offres en matière de sécurité et de sûreté se sont énormément développées ces dernières années. Toutefois, cela s’est fait de manière parfois désordonnée. Assiste-t-on à l’émergence d’une filière structurée ?

Les acteurs de la sûreté et la sécurité étaient jusqu’ici très peu fédérés mais les choses sont en train d’évoluer et la création en 2015 d’AccesSecurity suscite de ce point de vue beaucoup d’intérêt et a été extrêmement bien accueillie par les professionnels. Ce salon permet en effet de réunir dans un même lieu tous les experts du domaine, les donneurs d’ordres, les sociétés de service, les équipementiers, les institutionnels… C’est une plateforme qui crée du lieu et bien sûr du business, mais permet aussi à la communauté d’échanger sur les problématiques actuelles et futures, de coordonner des actions communes. Dans une société qui se digitalise de plus en plus, le contact humain est aussi important, il faut se voir, se parler en face à face comme pouvoir toucher et tester des matériels. En plus de l’exposition, nous avons aussi de nombreux rendez-vous d’affaire, un programme de colloques avec des experts de très haut niveau, ainsi que des ateliers thématiques, qui sont archipleins.

Pour la première édition d’AccesSecurity, en 2015, on comptait 120 exposants et 2700 visiteurs. Pensez-vous que la fréquentation va croître cette année ?

Les chiffres des pré-enregistrements sont bons et nous tablons sur une fréquentation au moins équivalente, voire supérieure à celle de 2015. Toutefois, plus que les chiffres, ce qui est important, et ce sur quoi nous travaillons, c’est le nombre de vrais décideurs et d’acheteurs qui seront présents. Nous avons en effet conçu ce salon selon un angle vraiment qualitatif.  A ce titre, nous accueillons par exemple, cette année, le forum des polices territoriales, qui est très important et contribue à la présence d’un visitorat très qualifié.

D’où viennent les visiteurs ?

Nous nous adressons à l’ensemble du bassin méditerranéen. Pour l’heure, la majorité vient de France mais nous travaillons évidemment au développement de l’international, qui représente environ 10% de la fréquentation, avec des visiteurs venant des pays limitrophes et d’Afrique du nord. Nous oeuvrons dans la durée et pensons que cette part augmentera grâce au travail de terrain d’un réseau d’experts que nous constituons dans différents pays afin d’inciter les acteurs locaux à rejoindre l’évènement.

Quels sont les grandes thématiques du moment dans le secteur ?

La liste est infernalement longue ! Mais il y a des sujets qui se détachent et sur lesquels nous allons d’ailleurs insister pendant le salon, au travers notamment des conférences.

La professionnalisation des métiers de la sécurité est un thème majeur. Historiquement, nous avons eu des sociétés qui se sont créées, pardonnez-moi l’expression, de « bric et de broc ». Aujourd’hui, on ne bricole plus du fait des normes, des réformes et des contraintes qui ne font que se renforcer. Les métiers sont en outre de plus en plus pointus avec le développement des nouvelles technologies et l’essor de nouveaux champs d’actions, comme la sécurisation des réseaux contre les cyber-attaques.

Il y a aussi des réflexions importantes sur la part de responsabilité entre le public et le régalien d’un côté, et les entreprises privées de l’autre. Quelles sont les limites d’intervention des uns et des autres ? Ce n’est pas toujours si clair et cela suscite le débat.

On imagine que le terrorisme est aussi au cœur des préoccupations ?

Evidemment, cela fait partie des nouvelles menaces, car le terrorisme prend de nouvelles formes, qui ont un impact sur les acteurs de la sûreté et de la sécurité. Le danger est là, il est très présent et il ne faut pas perdre de temps. Il y a une vraie réflexion au sein de la filière pour s’adapter, innover et développer les solutions les plus efficaces pour répondre à ces menaces.

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Interview réalisée par Vincent Groizeleau, © Mer et Marine, mars 2017

 

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