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A l’extrême Ouest du Cap Sizun, dans le Finistère, la maison-feu de Tévennec, qui balise l’entrée Nord du Raz de Sein, ce détroit entre la chaussée de Sein et le continent, bénéficie d'une restauration partielle. Spécialisés dans le domaine de la restauration du patrimoine, et notamment des monuments historiques, en charpente, menuiserie bois et agencement, les Ateliers DLB, à Gouesnou, à côté de Brest, ont annoncé, vendredi 14 avril, avoir commencé au début du mois le chantier. « C’est un projet exceptionnel de par sa logistique et la technicité en amont, avec en particulier le transport qui se fait principalement par hélicoptère », souligne Clément Her, président du groupe Laisné et des Ateliers DLB. Objectif : sauver le bâti en déposant la toiture actuelle, et en restaurant charpente et planchers en chêne. Une autre entreprise, Aubert Couverture, va aussi installer une nouvelle couverture en cuivre de 2 mm. Une carapace capable de résister à cet environnement très hostile. Ce chantier pourrait durer jusqu’en 2024, avec une interruption au retour des tempêtes à l’automne, pour reprendre à la belle saison.

C’est que la petite maison phare dessinée par l’ingénieur Paul Joly est menacée de ruine. Face à la baie des Trépassés, encadrée par les spectaculaires pointes du Raz et du Van, le phare de Tévennec a été édifié sur un îlot granitique entre 1869 et 1875. Il est situé à 14 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur un site très bruyant, ce qui a peut-être participé à sa réputation d’être hanté. Il n’est plus habité depuis 1910, date à laquelle il a été automatisé. Dans ces conditions, le bâti, une petite maison d’environ 60 m2 avec deux chambres et une cuisine, doublée d’une tour carrée de 11 mètres de haut, s’est fortement dégradé. Lors des tempêtes, les vagues s’écrasent sur le toit de briques couvert de béton qui n’est plus étanche. Ce qui a donc été entrepris est un véritable chantier de sauvegarde. Car, à terme, la toiture et les planchers menacent de s’effondrer, ce qui mettrait en danger la maçonnerie.

Or, « si la maison tombe, le phare ne tiendra pas », pense Jean-Charles Caraës, qui dirige ces travaux pour les Ateliers DLB. Ceux-ci ont remporté fin 2022 l’appel d’offres, doté d’une enveloppe de 600.000 euros, dans le cadre du Fonds d’intervention maritime (FIM) du ministère de la Mer. Il se souvient de la première fois qu’il est entré dedans : « Cela fait quelque chose d’ouvrir une porte qui est pratiquement restée fermée pendant cent ans. Tout est resté dans son jus, comme si les gardiens étaient partis en laissant tout tel quel. Il faut imaginer des murs gorgés d’humidité, des boiseries dégradées, des planchers où on risque de passer à travers. Tout ce qui est en bois est très dégradé ».

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