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Comment les centres de secours en mer réussissent-ils à localiser les appels de détresse, les navires perdus et ceux qui ne donnent plus de nouvelle ? La VHF et le téléphone portable sont deux alliés de poids dans la géolocalisation. Parfois complémentaires, ils s’avèrent indispensables à bord.

Le drame du jeune français Simon Gautier retrouvé mort après sa chute d’une falaise en Italie a clairement relancé le débat de la géolocalisation à partir d’un téléphone portable. En mer, et dans la bande côtière couverte par les antennes relais, les équipes des Cross (centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage) disposent d’une plateforme spécifique de localisation des appels d’urgence. Si l’usager compose le 196, un procédé à base d’algorithmes permet de trianguler l’appel. Plus l’appel transite par différents émetteurs relais, plus la pastille de localisation se fait précise (restreinte). « Le procédé fonctionne parfaitement mais s’avère insuffisant en cas d’un ou de deux relais simplement activés », reconnaît Pascal Blin, responsable des opérations au Cross Corsen.

Réquisition téléphonique express

Si le plaisancier est perdu ou s’il indique une position approximative, ce premier niveau de triangulation peut fournir un début d’indication géographique. Si nécessaire, une réquisition téléphonique peut être lancée auprès des opérateurs par le biais d’une permanence 24 heures sur 24, capable de répondre en moins de 30 minutes. Cette demande permet d’identifier les pylônes qui ont pu être sollicités durant l’appel et affiner dans la plupart des cas la zone de localisation.

Une deuxième méthode mise aux points dans le sud de la France et améliorée par les pompiers morbihannais consiste à envoyer un SMS au plaisancier qui, en activant un lien, renvoie la position GPS du téléphone et donc du navire. Ce procédé permet de dégager une position des plus précises (moins de 30 m). À condition que le destinataire soit en mesure et en état de répondre à ce SMS.

Retour de la VHF

Aux côtés du téléphone portable aujourd’hui omniprésent en mer, la bonne vieille radio VHF n’a pas dit son dernier mot. Elle revient au goût du jour depuis qu’elle n’est plus sujette au certificat obligatoire d’utilisation. Le procédé de communication par VHF détient l’avantage d’être capté par les autres navires qui peuvent, si les Cross n’ont pas reçu et répondu à l’appel, relayer le message de détresse par ricochet. Pour un appel VHF, la localisation par goniomètres et triangulation est encore possible avec une certaine marge d’erreur. La puissance d’émission étant largement étendue sur le canal 16 (d’urgence) que sur les autres canaux, le système permet aux Cross Corsen de recevoir plus de 20 % des alertes.

Mais comme le téléphone, la VHF n’a pas une portée infinie. La VHF dépend de la hauteur de mât du navire, de la distance des relais et de certains paramètres géographiques ou physiques (phénomènes de propagation des ondes). À cause de la portée aléatoire de la VHF, le téléphone portable peut s’avérer plus que complémentaire. Surtout avec une installation VHF exposée et sensible en tête de mât, qui peut s’avérer parfaitement inopérante en cas de chavirage et de démâtage.

Un article de la rédaction du Télégramme

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