C'est un fameux trois-mâts sur lequel planchent les étudiants de la licence professionnelle métiers industriels de la construction navale de l'IUT de Lorient : 90 m, pouvant accueillir 80 personnes dont des handicapés et embarquant des solutions innovantes, le grand voilier école mobilise les énergies depuis un an.
Le Grand voilier école (GVE) est un projet au long cours. L'association qui le porte depuis 2013 s'est donné cinq ans pour mettre à l'eau ce navire-école. « Si c'est un trois-mâts type vieux gréement, nous l'avons voulu neuf », explique l'amiral Pierre-François Forissier, président de l'association GVE. Un trois-mâts de 90 m de long pouvant embarquer 80 personnes simultanément.
3.000 jeunes par an
« Nos maîtres mots sont diversité et mixité. On veut pouvoir embarquer des jeunes de tous milieux, toutes origines et toutes conditions physiques ». Ce doit être aussi « un bateau de son époque, respectueux de l'environnement avec les équipements modernes et des solutions innovantes à bord - vergues courbes, automatismes débrayables, énergies renouvelables... ». Enfin, « nous espérons que dans 120 ans il naviguera encore ». L'objectif affiché « est de faire naviguer 3.000 jeunes handicapés, valides, défavorisés... par an autour du monde. Leur proposer une voie positive en apprenant la navigation à la voile à l'ancienne pour alimenter un CV, acquérir des valeurs d'équipage qui sont celles de la société et se connaître soi-même ». Le bateau devrait naviguer 300 jours par an. Côté financement, la construction sera assurée par des fonds privés. Pour le fonctionnement, l'association espère fédérer tous les acteurs publics de la jeunesse. La jeunesse est impliquée tout au long du projet. « Nous allons demander au chantier qui le construira que des jeunes puissent participer ». Deux écoles de commerce, Rouen et Brest, travaillent avec l'association pour la partie juridico-administrative. Et les jeunes de la licence construction navale de l'IUT de Lorient pour la conception.
Un projet hissé haut
L'an dernier, ils ont planché sur un amphithéâtre modulable à bord, accessible aux personnes à mobilité réduite, la distribution électrique et la gestion des communications internes ainsi que la possibilité d'embarquement d'un conteneur de 20 pieds. « Ce bateau sera aussi un ambassadeur du savoir-faire français autour du monde », explique l'amiral Forissier. « Nous devons pouvoir embarquer des expositions scientifiques et commerciales ». Cette année, les étudiants travaillent sur la sécurité incendie et l'évacuation de l'équipage en cas d'avarie ; les essais de gréement et de coque ; la maintenance à bord et à terre. Et pour faire connaître leur licence et le projet Grand voilier école, quatre d'entre eux sont embarqués dans la régate des IUT, qui se déroulera en avril 2016, entre Saint-Malo et Saint-Brieuc, à bord d'un Sun Fast 3200.
Un article de la rédaction du Télégramme