Le Cluster Maritime de la Polynésie Française a été officiellement créé le 2 juin à Tahiti, à l’occasion de son assemblée générale constituante. Regroupant déjà une trentaine de membres, il vise à fédérer les professionnels locaux du secteur maritime, afin de mutualiser les efforts de chacun, travailler sur des problématiques communes et favoriser le développement économique du territoire, en lien avec les autorités locales. Plus grand espace maritime tricolore, avec 4.77 millions de km2 de zone économique exclusive, soit une surface supérieure à celle de l’Union européenne (4.5 millions de km2), la Polynésie française est riche d’activités maritimes : ports, transport maritime de fret et de passagers, plaisance, tourisme, construction et réparation navale, pêche, mareyage et aquaculture, pôles de recherche, centres de préservation des écosystèmes marins, énergies marines renouvelables et à long terme exploitation des terres rares… Le secteur touche un large panel d’activités et représente des milliers d’emplois, avec un fort potentiel de développement économique. « Nous avons aujourd’hui tous les atouts de notre côté. Ce qu’il nous manquait jusqu’à présent, c’était une vision commune et une entité où nous pourrions mettre tous nos efforts ensemble, que cela soit avec des partenaires privés et publics. Aujourd’hui, le public nous accompagne sur certains projets, et je pense qu’avec l’ensemble des acteurs du privé, nous arriverons à développer un vrai outil économique. On voudrait être moteur de notre économie et être une force de propositions », explique Gérard Siu, président de CMPF, dans les colonnes de TahitiFa’ahotu.

Rencontre du CMF et du jeune CMPF (© TAHITI-INFOS.COM)
Travail en coordination avec le CMF
Pour les aider dans leur montée en puissance et renforcer la coopération avec leurs homologues métropolitains, les membres du CMPF ont reçu une délégation du Cluster Maritime Français, emmenée par son président. « Nous avons eu en quatre jours 18 rencontres et réunions avec tous les acteurs locaux, qu’ils soient économiques, institutionnels et politiques. Les membres du Cluster Maritime de la Polynésie Française, qui s’inscrivent dans le sillage du Cluster Maritime Français, s’organisent de façon impressionnante et sont en train de créer une incroyable dynamique », se félicite Francis Vallat. Sur place, ce dernier a rappelé que, dans une stratégie maritime nationale, l’Outre-mer, dont les atouts sont considérables, ne devait pas être oublié et qu’il devait, selon la volonté de ses acteurs, peser sur les échanges et les décisions liés au développement des filières maritimes. « L’attente des Outre-mer est très forte en matière de développement économique et le maritime peut être un levier de croissance très important », souligne Alexandre Luczkiewicz, coordinateur pour les questions liées à l’Outre-mer au sein du CMF.
Des petits nouveaux en Nouvelle-Calédonie et à Singapour
Ce dernier a déjà soutenu la création de plusieurs clusters ultramarins : en Guadeloupe (mai 2011), à La Réunion (septembre 2011), en Guyane (mai 2012), en Martinique (juin 2013) et désormais en Polynésie. Un mouvement qui va se poursuivre puisque la Nouvelle-Calédonie va elle aussi créer son propre cluster maritime d’ici le début du mois de juillet. Mais attention, si ces structures reprennent l’esprit et s’inspirent du CMF sur de nombreux points, elles ne sont pas des filiales du cluster métropolitain. « Nous avons le même logo et des statuts proches, partageons des ambitions et des méthodes, menons des actions communes... Il y a beaucoup de liens mais pas de dépendance, notamment financière. Les clusters maritimes créés outre-mer sont des démarches portées par les acteurs locaux, qui peuvent ainsi mieux s’armer et se coordonner pour peser sur les décisions locales, mais aussi au plan métropolitain, où ils travaillent en coordination avec le CMF », note Alexandre Luczkiewicz. L’ensemble constitue donc un véritable réseau de clusters permettant, progressivement, d’irriguer l’ensemble du territoire français. Et même au-delà puisqu’en plus des échanges internationaux déjà développés par le CMF, au travers notamment du réseau des clusters maritimes européens, une nouvelle structure est en cours de constitution pour regrouper les acteurs français implantés à Singapour, devenue l’un des principaux centres de gravité mondiaux du secteur maritime.
Quant aux clusters ultra-marins, ils se réuniront avec le CMF à Paris, en décembre prochain. L’occasion pour la France maritime, métropolitaine et d’Outre-mer, de renforcer ses liens et défendre ses intérêts auprès de l’Etat.