Un peu plus de 192 millions d’euros. C’est un projet de budget pour la loi de finances 2022 en hausse de 46 millions d’euros que présente le ministère de la Mer sur son périmètre qui n’englobe pas toute l’économie maritime. En effet, les compétences du ministère s’articulent plus ou moins autour de celles des Affaires maritimes. Comme le rappelle la ministre Annick Girardin, « plus de 2 milliards d’euros de budget ont été retracés dans le document de politique transversale ».
Le budget 2022 arrive dans un contexte particulier. Celui de la pandémie et du plan de relance qui a quelque peu déçu le milieu maritime par sa frugalité dans les secteurs maritimes. Celui du Fontenoy du Maritime et de ses premières annonces, dont le soutien au net wage pour trois ans mais dont les opérateurs de délégations de service public sont exclus. Celui du Brexit et des tensions du monde de la pêche.
Le budget du ministère de la Mer n’a sans doute pas vocation à répondre à toutes ces préoccupations, pour lesquelles il faudra probablement guetter les annonces ponctuelles, comme celle d’Emmanuel Macron au sujet des 50 millions d’aides à la pêche la semaine dernière. Mais il abonde plus généreusement que l’an passé les différents secteurs dont il a la compétence.
La flotte de commerce va bénéficier de 89.4 millions d’euros, le plus gros poste budgétaire, en hausse de 11%. Cette somme couvre, classiquement, les exonérations de charges dont bénéficient les armateurs au long cours et comprend l’abondement en crédit supplémentaire correspondant aux aides net wage pour le secteur des ferries.
Le deuxième secteur est celui de la sécurité en mer, pour lequel les moyens de l’administration maritime concourent à l’Action de l’Etat en mer. Avec 34.4 millions d’euros, il est en augmentation de 5.4%. Une somme qui va être notamment consacrée au plan de modernisation des CROSS (Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage) avec par exemple une dotation en moyens d’intelligence artificielle. Il va aussi abonder le plan de modernisation de l’armement des Phares et Balises, qui comprend l’acquisition de la nouvelle unité brestoise. A noter que pour ces deux postes, des sommes du plan de relance avaient déjà été attribuées (20 millions pour les CROSS et 25 millions pour les Phares et Balises). Le budget doit également couvrir l’entretien des « établissements de signalisation maritime ».
Le poste budgétaire baptisé « Gens de mer » est en nette augmentation de 15.8% à 31.6 millions d’euros. Avec notablement un soutien accru à l’Ecole Nationale Supérieure Maritime, qui voit sa subvention publique augmentée de 8 millions d’euros et passer ainsi à 23 millions. Pour mémoire, le Fontenoy du Maritime prévoit le doublement des effectifs de l’ENSM et la ministre rappelle que l’école a « pour vocation de devenir une école maritime de référence internationale en améliorant son rayonnement à travers les partenariats académiques, le développement de la recherche, son attractivité et l’employabilité de ses diplômés ». L’ENSM devrait intégrer Parcoursup cette année pour augmenter sa visibilité.Le ministère annonce également l’ouverture de nouveaux BTS Maritimes et, en conséquence, des aides aux lycées maritimes qui en sont à l’origine.
L’action interministérielle, autrement dit les moyens nautiques et terrestres pour l’exercice des pouvoirs régaliens des Affaires maritimes, voit la plus grosse augmentation de budget à +54,6% pour 28.7 millions d’euros. Ce secteur couvre à la fois le contrôle des pêches, des pollutions marines, la police de l’environnement exercé par les agents des Affaires maritimes… Il est notamment marqué, pour l’exercice 2022, par le paiement du Gyptis, nouveau patrouilleur en construction chez Ocea et qui rejoindra Marseille en janvier.
Enfin 8.5 millions d’euros seront consacrés au soutien des opérations et aux systèmes d’information.
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