La saison estivale a connu son lot de drames en Méditerranée, alors que le flux de réfugiés tentant de s’enfuir des camps libyens ne se tarit pas. La semaine dernière, des pêcheurs libyens sont venus au secours d’une embarcation en détresse, parvenant à sauver 37 personnes, 45 autres ayant disparu dans le naufrage. Un autre bateau a purement et simplement coulé avec 65 personnes à son bord. Une situation dramatique, alors que les moyens de sauvetage sont réduits à peau de chagrin et que la situation politique et sanitaire libyenne est encore plus catastrophique qu’au printemps, même si un cesse-le-feu entre forces politiques rivales a été annoncé en fin de semaine dernière.
L’Ocean Viking, de SOS Méditerranée, est retenu depuis le mois de juillet à Porto Empedocle, en Sicile, suite à un contrôle de l’Etat du port qui a estimé que le navire avait transporté trop de « passagers » lors de son dernier sauvetage. Une situation dénoncée par l’ONG qui a lancé une pétition qui a recueilli près de 100.000 signatures. De son côté, l’association allemande Sea-Watch s’apprête à mettre en œuvre son nouveau navire, le Sea-Watch 4, qui devrait rejoindre la zone dans les jours à venir.
Les pays riverains font toujours montre d’une très grande réticence à l’accueil des naufragés. Pour mémoire, une procédure européenne de répartition des rescapés devait être élaborée, mais la crise sanitaire a quasiment stoppé ces négociations. La situation est donc toujours aussi complexe sur ce point, comme en témoigne la situation du pétrolier Maersk Etienne, qui est en attente devant Malte depuis début août avec 25 personnes qu’il a sauvées à son bord.
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