Alors que les chiffres des sauvetages de personnes cherchant à gagner l'Angleterre explosent, le ton monte entre les gouvernements français et britannique. Cette semaine, les journaux britanniques ont, ainsi, fait état d'une nouvelle stratégie britannique visant à refouler une partie des embarcations avant que celles-ci accostent en Angleterre. Une stratégie de "push back" que l'on observe déjà depuis longtemps en Méditerranée et qui a été adoptée par Privi Patel, la ministre de l'Interieur britannique et validée par Boris Johnson, le premier ministre. Même si, selon les propos rapportés par les quotidiens britanniques, ces refoulements n'auraient lieu qu'exceptionnellement et quand les conditions de mer le permettent, cette stratégie pose indiscutablement le problème de sa légalité et notamment sa compatibilité avec le droit maritime international.
Outre le devoir universel de porter secours en mer, gravé dans le marbre depuis la nuit des temps, le Royaume-Uni est également responsable du sauvetage dans sa zone SAR (Search and Rescue). Comme l'est la France le long de sa côte, ce qui provoque l'actuel surchauffe des sauveteurs en Manche.
Gérald Darmanin, ministre français de l'Intérieur, a répliqué à travers une lettre adressée à Privi Patel mais aussi par des tweets publiés hier matin. « La France n’acceptera aucune pratique contraire au droit de la mer, ni aucun chantage financier. L’engagement de la Grande-Bretagne doit être tenu. Je l’ai dit clairement à mon homologue », écrit-il.
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