L’ONG Alarm Phone, qui recueille les appels de migrants en détresse, en Méditerranée, a fait savoir qu’elle redoutait un nouveau naufrage. Elle dit avoir appris de « plusieurs sources » un naufrage survenu au large de la Libye, dimanche. Dix-huit Syriens auraient perdu la vie, 31 autres ont été secourus et « beaucoup semblent avoir disparu ».
Les départs de Libye sont très nombreux en ce moment. Le bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Libye a recensé, entre le 13 et le 19 juin, 1594 migrants sauvés ou interceptés (essentiellement des hommes). L'OIM comptait 194 personnes mortes en Méditerranée centrale et 492 disparus. Depuis le début de l’année, ce sont 14.388 personnes qui avaient été renvoyées en Libye, contre 11.891 pour toute l’année 2020.
Présent sur zone, le Geo Barents, un ancien navire sismique armé par Médecins sans frontières (MSF) a réalisé plusieurs sauvetages entre le 10 et le 12 juin. Ainsi, 410 personnes ont été sauvées en moins de 48 heures, lors de sept opérations. Une semaine après le premier sauvetage, le navire a pu débarquer les rescapés à Augusta (Sicile).
Tandis que le Geo Barents attendait de débarquer les 410 personnes à bord, le remorqueur VOS Triton a porté assistance à 270 personnes dans les eaux internationales. Les naufragés ont été remis aux garde-côtes libyens qui les ont renvoyés à Tripoli où ils ont été placés en détention. L’OIM et le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont condamné l’action du VOS Triton, rappellant que « personne ne doit être renvoyé en Libye après avoir été secouru en mer. En vertu du droit maritime international, les personnes secourues doivent être débarquées dans un port sûr ». Le VOS Triton, un navire de 59 mètres de Vroon Offshore Services, avait déjà secouru des migrants à plusieurs reprises. En février, 77 personnes devaient être ramenées en Libye, quand le capitaine avait finalement fait route pour Lampedusa, sous la pression des rescapés.
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