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La journée du vendredi 11 février a clos le One Ocean Summit avec le segment de haut niveau qui a vu la réunion, autour d’Emmanuel Macron, d’une quarantaine de chefs d’Etats et de gouvernement en présentiel ou vidéo. L’Elysée souhaitait, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, donner une impulsion politique à plusieurs textes internationaux en matière de protection des océans. Il s’agissait donc, ici, non pas d'acter des décisions, qui se prendront dans d’autres enceintes comme les Nations Unies ou l’Organisation Mondiale du Commerce. Mais davantage de « médiatiser » et « politiser » ces textes souvent restés à un niveau technique. Et avec des pays volontaires s'allier au sein de coalitions pour faire avancer les choses un peu plus vite qu’au rythme habituel du multialtéralisme.

Comme annoncé la semaine dernière, une première série de mesures a concerné la protection des écosystèmes marins et la promotion de la pêche durable. Dans le cadre de la préparation de la COP 15 qui doit se tenir à Kunming, en Chine, l’intention de protéger 30% des zones économiques exclusives d’ici 2030 a été confirmée par de nombreux pays, notamment dans le cadre de la Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples, co-présidée par le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni. La France, quant à elle, a annoncé qu’elle allait atteindre dès maintenant cet objectif grâce à l’extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, qui s’étend désormais sur la totalité des zones économiques exclusives des trois districts, sur plus d’1.6 millon de km², soit 15 % du domaine maritime français. En ce qui concerne la pêche, l’entrée en vigueur de l’accord du Cap sur les normes de sécurité à bord des navires a été confirmée grâce à l'engagement de six nouveaux pays de ratifier le texte. 

Pour lutter contre la pollution plastique, une convention internationale contraignante devrait être élaborée lors de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (ANUE), qui se tiendra du 28 février au 2 mars à Nairobi, au Kenya. Par ailleurs, la Clean Oceans Initiative a été lancée par l’Agence Française de Développement et plusieurs banques européennes de développement avec un financement de 4 milliards d’euros pour la réduction des déchets plastiques.

Une coalition internationale pour le carbone bleu va par ailleurs être mise en oeuvre par la France, la Colombie et l’ONG Conservation International afin de permettre la protection et la valorisation des écosystèmes marins grâce au marché des compensations carbone. 

En ce qui concerne la gouvernance mondiale des océans, les chefs d’Etat présents ont appelé à une entrée en vigueur rapide du BBNJ, traité international la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales.

Du côté des initiatives privées, différentes annonces sont intervenues, souvent symboliques comme la décision de CMA CGM d'arrêter le transport de déchets plastiques. Le groupe marseillais s'est également engagé à rejoindre le label Green Marine Europe mais, contrairement à ce qu'espérait la présidence française, ce fut finalement le seul des quatre grands armateurs au conteneur présents à Brest à le faire. Seul le groupe Mediterranean Shipping Company y participera, mais uniquement pour sa branche croisière. L'italo-suisse MSC Cruises et la suédoise Stena Line sont d'ailleurs, sur 22 compagnies à s'être engagées dans le label, les deux seules à ne pas être françaises. Enfin, on notera la confirmation du lancement d'un institut pour la transition écoénergétique du maritime, dans le sillage de la coalition T2EM initiée en 2019 par le Cluster Maritime Français. 

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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