Le 18 juin, la Société Nationale de Sauvetage en Mer annonçait la reprise du programme de canots tout temps de nouvelle génération. Ce projet vise à remplacer les principales embarcations des sauveteurs de la SNSM, dont les plus anciennes datent des années 80, par des bateaux plus modernes offrant des capacités accrues. En tout, l’association dispose, actuellement, de 40 canots tout temps et au moment du lancement du projet, en 2012, on pouvait penser que les CTT NG allaient les remplacer nombre pour nombre. Depuis, la stratégie de la SNSM a évolué. « Le CTT NG est une embarcation onéreuse, le coût des unités de série étant d’environ 1.2 million d’euros. Cela s’explique par le fait que ce canot est beaucoup plus pointu que son aîné », précise-t-on à la SNSM, qui a lancé une réflexion globale afin d’étudier l’ensemble du dispositif. L’objectif est de savoir si les moyens affectés à chaque station correspondent bien aux besoins, la nature des missions ayant parfois évolué significativement ces dernières années. Ainsi, dans certains secteurs, la contraction de la flottille de pêche et le développement considérable de la plaisance et des sports nautiques ont, par exemple, rapproché la zone d’intervention de la côte. « Il faut réexaminer les besoins pour l’ensemble de la flotte, analyser le dispositif complet et le faire correspondre à l’évolution des missions ».
Les nouvelles vedettes suffisantes dans certains cas
Dans le même temps, les vedettes de la SNSM ont vu leur taille augmenter ces dernières années. Alors que les vedettes de seconde classe sont passées de 10 à 12 mètres environ, les vedettes de première classe font aujourd’hui entre 14 et 16 mètres, alors qu’un CTT NG mesurera 17.8 mètres. « Dans certains endroits, il vaudra peut être mieux remplacer un ancien CTT par une vedette de première classe, moins onéreuse et qui se comporte aussi bien en mer qu’un canot tout temps d’il y a 20 ans. Mais on peut aussi avoir le cas inverse, c'est-à-dire remplacer une vedette par un CTT NG s’il s’avère qu’un tel moyen est nécessaire. Ce qui prime dans le renouvellement des moyens, c’est la mission, pas le remplacement automatique d’un type de bateau par une unité de même classe. Le choix se fait au cas par cas », souligne-t-on à la SNSM.
Le prototype livré en 2015
Dans le cadre du programme CTT NG, l’association a passé un contrat exclusif avec l’architecte naval Pantocarène et est propriétaire du moule qui va servir à la réalisation du prototype. La fabrication de ce dernier, ainsi que celle de ses quatre premiers sisterships, ont été confiées au chantier Sibiril Technologies de Carantec, dans le Finistère. Destinée à la station de l’île de Sein, la tête de série sera livrée l’an prochain. La nouvelle embarcation fera l’objet de nombreux tests et, à la lumière des premiers retours d’expérience, des améliorations seront si besoin intégrées sur les unités suivantes. Les CTT NG 2 et 3, qui rejoindront les stations des Sables d’Olonne et de Sète, doivent prendre la mer en 2016 et 2017, soit une cadence de production d’un bateau par an.