« Ce qui se passe actuellement est pire qu’une tragédie, c’est un crime ». Le directeur de l’organisation internationale pour la migration, basée à Genève, réagit vivement à l’annonce d’un nouveau drame en Méditerranée. Au moins 300 personnes ont trouvé la mort dans la nuit de lundi à mardi alors qu’elles se trouvaient dans une embarcation pneumatique prise dans une tempête devant les côtes libyennes à peine quelques jours après une tragédie similaire. C’est un navire de commerce qui a découvert les naufragés et leur a porté secours.
Cet effroyable bilan pourrait s’alourdir, puisque 400 migrants se seraient trouvés à bord. Seuls 9 survivants ont pu être sauvés. L’un d’entre eux a expliqué à l’OIM que les personnes avec qui il se trouvait, arrivaient d’Afrique de l’Ouest, Sénégal, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Niger, Mali et Mauritanie. « Ils [les passeurs] nous ont forcé à monter à bord en nous frappant et nous menaçant avec des armes. Ils ont volé tous nos effets personnels », témoigne-t-il à son arrivée à Lampedusa. « Nous savons qu’il y avait quatre autres embarcations pneumatiques sur la côte libyenne. Et qu’une d’entre elles, avec 100 personnes à bord, n’est pas arrivée ».
Près de 500 migrants auraient déjà trouvé la mort dans les eaux méditerranéennes depuis le début de l’année. « Il semblerait que le trafic humain commence plus tôt que prévu cette année et il s’annonce encore plus mortel que les années passées », constate l’IOM. « L’Union européenne a retiré son financement de l’opération italienne Mare Nostrum, ce qui met la vie des migrants en péril ».

(IOM)