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Nouvelles tensions en mer de Chine méridionale. Une flottille d’environ 220 bateaux de pêche chinois a pris position depuis plusieurs semaines sur un atoll de l’archipel des Spratleys. Ce qui n’a pas manqué de déclencher les protestations de Manille. En effet, ce récif en forme de V tout juste immergé appelé Julian Felipe aux Philippines (plus connu à l’étranger comme Whitsun Reef) se trouve à 175 milles de Bataraza (province de Palawan) et est revendiqué par Manille.

La présence de cette flotte a été détectée le 7 mars d’après un rapport des garde-côtes philippins mentionné par la National Task Force on the West Philippine Sea, un groupe de travail chargé de coordonner la politique de Manille en mer de Chine méridionale. Elle a souligné que ces navires au mouillage, alignés, et non en pêche, malgré la météo clémente, avec des plein-feux blancs allumés la nuit. Elle s’est inquiétée d’un risque de surpêche et de destruction de l’environnement, sans compter que la présence de ces navires pourraient poser un risque à la navigation.

Le major-général Delfin Lorenzana, ministre de la Défense des Philippines, y a vu : « Une action provocatrice claire de militariser la zone ». Les Philippines affirment que ces navires sont une « milice » et non de simples pêcheurs. Pour lui, « il s'agit de territoires situés bien à l'intérieur de la zone économique exclusive des Philippines (ZEE) et du plateau continental où les Philippins ont le droit exclusif aux ressources en vertu du droit international et de la décision arbitrale de 2016 ». En conséquence, Manille appelle la Chine à « mettre fin à cette incursion et à rappeler immédiatement ces bateaux violant nos droits maritimes et empiétant sur notre territoire souverain ».

En 2016, un tribunal international avait refusé à la Chine sa revendication sur 90% de la mer de Chine méridionnale, mais Pékin ne reconnaît pas la décision. Pékin est en conflit avec ses voisins autour des archipels des îles Spratley et Paracel qui sont au centre de tensions récurrentes.  La Chine a entrepris de construire des îles artificielles sur la base de hauts fonds ou d’îlots affleurant à peine de l’eau pour y édifier des ports et aérodromes. Autant de bases militaires contribuant à la création de cercles de défense, mais aussi des « terres » autour desquelles la Chine revendique ensuite des eaux territoriales et une zone économique exclusive, provoquant la colère de ses voisins et la désapprobation de la majeure partie de la communauté internationale.

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

 

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