Les chantiers CMN, basés à Cherbourg viennent d’annoncer la création d’une filiale commune avec Hydroquest, une société spécialisée dans l’ingénierie d’hydroliennes fluviales et estuariennes, basée dans l’Isère. Avec l’électricien girondin Valorem, ils se lancent dans le projet Searius, dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt de l’ADEME pour la conception, la construction, l’installation et l’exploitation d’une ferme pilote de 10 hydroliennes de 1.3 MW chacune.
La machine qui sera utilisée dans le cadre de ce projet utilise une technologie à base d’axes verticaux. « L’absence d’obstacle central proéminent optimise l’intérêt hydrodynamique de l’hydrolienne pour une puissance projetée de 1.3 MW avec un des meilleurs rendements parmi les machines actuelles », précisent les associés.
La machine sera modulable pour s’adapter à différentes profondeurs : « La fabrication tout métal permet une meilleure résistance aux impacts et une réduction des opérations de maintenance. Les turbines à flux transverse sont très peu sensibles à l’orientation du courant. Les hydroliennes sont donc fixes sur leur fondation, sans perte de productible électrique », rajoutent CMN et Hydroqest tout en promettant « le meilleurs ratios €/MW installé pour les fermes pilotes du Raz Blanchard », grâce à des coûts de fabrication et maintenance réduits. Le premier démonstrateur devrait être testé en 2015 sur le site de Paimpol-Bréhat, qui a déjà accueilli l’hydrolienne Arcouest d’EDF.
Plusieurs dizaines de millions d'investissements dans les années à venir
Les CMN annoncent leur intention d’investir « plusieurs dizaines de millions d’euros dans les prochaines années, avec, en phase commerciale, la création de 500 à 1000 emplois pour la fabrication, l’assemblage et la maintenance dans nos usines ». Les CMN ont déjà une expérience dans le secteur hydrolien puisqu’ils ont livré en juillet 2013 l’hydrolienne Hytide d’1 MW, développée par le consortium associant GDFSuez, Alstom, Cofely-Endel et ACE.
Pour mémoire, plusieurs consortiums ont déposé leurs dossiers à l’ADEME dans le cadre de l’AMI hydrolienne. L’alliance EDF Energies Nouvelles et DCN s’est positionné depuis plusieurs années sur ce secteur, en prenant le contrôle en 2012 de la société d’ingénierie irlandaise Openhydro. Pour le Raz Blanchard, les associés souhaitent installer sept hydroliennes de 2 MW.