Cap aujourd’hui sur Saint-Nazaire et la nouvelle usine de STX France dédiée aux énergies marines. Anemos tourne désormais à plein régime avec la réalisation en cours de deux sous-stations électriques destinées à des champs éoliens offshore en Europe du nord.
Mondialement connu pour les paquebots qu’il construit, le chantier de Saint-Nazaire poursuit sa politique de diversification initiée en 2008, avec pour objectif de réduire sa dépendance au marché de la croisière. « C’est une orientation stratégique qui est partie du constat que nous devions pouvoir faire autre chose que des paquebots. Nous avons donc travaillé sur différents segments, étudié les besoins des clients et regardé comment nous pouvions percer sur des marchés où des acteurs étaient déjà bien positionnés. Il y a dans ce cas généralement deux leviers principaux : soit un avantage important en termes de coût, soit l’innovation. Nous avons choisi de viser les deux en investissant dans des moyens de production lourds et optimisés, en développant des méthodes pour produire mieux et à moins cher, en investissant dans l’humain avec des plans de formation et des recrutements en CDI pour capitaliser l'expérience, et enfin en lançant d’ambitieux programmes de R&D », explique Frédéric Grizaud, directeur de la Business Unit Energies marines de STX France.

Une partie de l'équipe de la BU Energies Marines (© BERNARD BIGER - STX FRANCE)

Le Q34 (© STX FRANCE)
Deux sous-stations pour l'Europe du nord
Fruits de ces efforts, deux sous-stations électriques, autrement dit les gigantesques transformateurs qui concentreront l’électricité produite par les éoliennes pour la renvoyer vers la terre, sont donc en cours de fabrication. Comme les bateaux construits dans l’estuaire de la Loire, elles portent un numéro de chantier. Alors que la réalisation du « Q34 », structure d’une puissance de 309 MW commandée par le consortium Otary, chargé de développer le champ Rentel en Belgique (42 éoliennes Siemens de 7 MW), a récemment débuté, celle du « P34 » est déjà bien avancée. Destinée au projet Arkona (60 éoliennes Siemens de 6 MW), installé en Baltique par l’énergéticien allemand E.ON et le groupe norvégien Statoil, cette station géante de 385 MW sera l’une des plus imposantes au monde. Haut d’une quinzaine de mètres, son topside (partie supérieure, hors fondation de support), à lui-seul, pèsera plus de 4000 tonnes. A comparer aux 1200 tonnes du Q34 et aux 1450 tonnes du P33, premier équipement du genre produit à Saint-Nazaire et livré à l’été 2015 à l’énergéticien danois Dong.