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C'est dans les locaux parisiens de DCNS que le ministre de l'Energie, Eric Besson, a annoncé hier une feuille de route pour soutenir le développement des énergies marines, avec la mise en préparation d'un appel d'offres visant à installer des hydroliennes au large de la Normandie. Celle-ci devrait être située au large de la pointe du Cotentin, entre le cap de la Hague et les îles anglo-normandes, pour bénéficier des effets du courant du Raz Blanchard, un des courants marins les plus puissants en Europe. Pour mémoire, il s'agit de la zone sur laquelle DCNS et la société britannique Alderney Renewable Energy ont signé, fin février, un protocole d'accord pour développer une ferme d'hydroliennes. Le groupe français est, en effet, très engagé dans la création d'une filière industrielle autour des énergies marines renouvelables. Il a annoncé la semaine dernière un accord avec Ports Normands Associés, qui gère le port de Cherbourg, permettant d'allouer à DCNS des surfaces situées sur le terre-plein du quai des Flamands, ainsi que son extension vers la grande rade. C'est là que le groupe souhaite développer une usine de production, d'assemblage et de maintenance d'hydroliennes, structures générant de l'électricité grâce aux courants marins. DCNS compte produire à la pointe du Cotentin une centaine d'hydroliennes par an à partir de 2018. Cette activité aura des retombées sociales et économiques importantes, avec dit-on près d'un millier d'emplois pouvant être créés. C'est en 2011 que DCNS s'est résolument lancé sur le segment de l'énergie hydrolienne, en faisant l'acquisition de 11% de la société irlandaise OpenHydro, leader du secteur. Ensemble, les deux entreprises réalisent pour le compte d'EDF une ferme pilote de quatre hydroliennes d'une puissance unitaire de 0.5 MW sur le site de Paimpol-Bréhat. Présentant un diamètre de 16 mètres et un poids de 850 tonnes, la première machine, baptisée Arcouest, dont la turbine a été réalisée à Dublin et la structure métallique à Brest, a été testée en mer à l'autonome dernier. Avec le développement d'une véritable filière industrielle à Cherbourg, DCNS et OpenHydro veulent donc passer à la vitesse supérieure Le prototype Arcouest (© : DCNS) "Une course contre la montre" Et l'Etat s'est donc décidé à accompagner cette dynamique. "Une course contre la montre est engagée alors que de grands appels d'offres vont être lancés dans les prochaines années en Ecosse: il faut être les premiers pour que la base industrielle européenne soit en France", a ainsi déclaré Eric Besson. . Une "demande d'information" va être publiée d'ici fin avril par le gouvernement, pour inviter industriels et énergéticiens à "proposer des solutions techniques et des schémas financiers", a précisé M. Besson. Les réponses sont attendues avant la fin de l'année. Parallèlement, l'Etat va délimiter les zones possibles pour l'installation d'hydroliennes sur le passage du Raz Blanchard. Enfin, RTE, filiale d'EDF qui gère les lignes à haute tension, va devoir "préciser les conditions dans lesquelles les champs d'hydroliennes du Raz Blanchard pourront être raccordés" au réseau électrique. Cette mission doit là aussi être bouclée avant la fin de l'année. "Notre objectif est d'être ainsi en mesure de lancer avant deux ans un appel d'offres commercial du type de l'éolien offshore", a ajouté le ministre. (© : OPENHYDRO)

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EMR : Hydrolien houlomoteur et autres énergies marines