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La construction et la maintenance des sites éoliens offshore n’échappent pas aux contraintes imposées par l’épidémie de coronavirus. Appliquer des mesures sanitaires, suivre les recommandations des autorités, veiller aux approvisionnements : les grands groupes se sont adaptés, ajustant parfois leur activité. Mer et Marine en a interrogé quatre sur les mesures mises en place pour les équipes travaillant sur les champs éoliens offshore et la continuité de leurs activités.

Ørsted : les opérations continuent normalement, mais des contraintes apparaissent

Poids lourd du secteur, le danois Ørsted, qui exploite ou construit des champs au Danemark, au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis et à Taïwan, renvoie à un communiqué publié le 25 mars. Dans ce texte, il expliquait suivre de près « la situation sur les marchés sur lesquels nous opérons » et appliquer « les directives et réglementations nationales ». Ørsted précisait appliquer « des mesures préventives telles que les restrictions sur les déplacements et les déplacements domicile-travail, le travail à domicile, le fractionnement des équipes, la politique de quarantaine pour les employés infectés et potentiellement infectés et l'amélioration de l'hygiène dans tous les sites ». Et d’assurer que sa « première priorité est la santé et le bien-être de (ses) employés », « de leurs familles » et des « communautés ».

Dans une séance de questions-réponses avec Mer et Marine, le CEO d’Ørsted, Heinrik Poulsen, a expliqué que, pour le moment, les « projets en construction progressent tous comme prévus », détaillant l’avancement de plusieurs d’entre-eux. Néanmoins, il a souligné des risques pouvant, « au fil du temps », « affecter la disponibilité de nos parcs éoliens », même si on n’en est pas encore là. Il s’est notamment inquiété que des « fournisseurs-clés soient retardés et que notre propre personnel soit contraint par des restrictions de voyages mis en place par différents pays », même si, jusque-là, des «solutions ont été trouvées ». Il a encore précisé que ces restrictions de circulation, tout comme la mise en quarantaine d’employés, pourraient affecter « la capacité de maintenir nos opérations sur site » et d'assurer des effectifs au complet sur les « navires de servitude aux équipes internationales ». A l'image du Wind of Change de Louis Dreyfus Armateurs (LDA), qui a signé un contrat de cinq ans (renouvelable pour cinq années supplémentaires) avec l’énergéticien danois pour des parcs allemands. Un second navire, le Wind of Hope, doit être livré en 2021 pour être aussi exploité par Ørsted sur le champ britannique Hornsea Two.

Equinor : par précaution, installation et maintenance réduits au minimum

Le norvégien Equinor (ex-Statoil), essentiellement présent au Royaume-Uni, répond pour sa part prendre « les mesures nécessaires pour protéger la santé, la sécurité et le bien-être de nos populations et limiter la propagation du coronavirus ». Ainsi, « tout le personnel non-essentiel sur les sites éoliens offshore travaille à domicile ». Pour ceux qui doivent continuer de s’y rendre, « nous avons divisé les équipes en deux et les transmissions entre équipes sont menées par vidéo ». Le groupe norvégien dit suivre les instructions du gouvernement britannique et « tout le personnel en service est soumis à des contrôles ». En attendant que la crise passe, Equinor précise qu’il se concentre sur la protection de ses opérations. Selon le groupe, cela implique comme « mesure de précaution » que « tout le travail d’installation et de maintenance soit réduit au minimum pour le moment ».

RWE : hygiène à bord

Présent également au Royaume-Uni, le numéro 2 du secteur de l’éolien offshore derrière Ørsted, l’Allemand RWE, dit ajuster régulièrement ses plans de gestion de la pandémie et suivre de près la situation sur les marchés sur lesquels il intervient. Comme dans toutes les entreprises, des mesures ont été prises pour éviter les risques opérationnels. Seuls « les services et personnes jugés essentiels à la sécurité l’approvisionnement et qui ne peuvent travailler à domicile sont autorisés à se rendre sur les sites et bureaux ». L’activité sur les sites de production est réduite aux « fonctions critiques pour maintenir l’exploitation » et les activités « non essentielles » reportées. De plus, « nous nettoyons et désinfections les objets et surfaces qui sont touchées régulièrement et nous assurons une distanciation sociale là où c’est possible ».

Sur les champs éoliens, des travaux de maintenance sont nécessaires « pour rester en état de fonctionner » ou garantir « la sécurité des autres utilisateurs de la mer », souligne l’énergéticien. Les navires continuant de transporter des équipes « opèrent une distanciation sociale quand c’est possible » et « nous demandons aussi à tous nos fournisseurs et équipages des navires de suivre nos directives strictes d’hygiène ». Enfin, les équipes et relèves ont été séparées sur les sites « pour éviter toute contamination croisée potentielle et s’assurer de rester opérationnel ».

Vattenfall : maintenir les projets sur les rails

Le Suédois Vattenfall (présent notamment au Danemark, aux Pays-Bas et en Ecosse) explique quant à lui avoir mis en place, « depuis un certain temps déjà », des procédures pour « assurer la santé et la sécurité de notre personnel et limiter la propagation du coronavirus ». Et ce, « en parallèle avec les restrictions et directives des autorités des différents pays où nous opérons ».

Pour le moment, cela n’entrave pas les projets en cours. Le groupe a lancé un plan d’urgence et pris les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de ses approvisionnements. Et ce, alors qu’une part importante de l’activité du groupe se concentre sur des projets en construction, qui ne sont pas encore raccordés. Vattenfall résume : « Nous nous concentrons pleinement pour que nos projets en cours restent sur la bonne voie ».

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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