L’armateur et opérateur français Alma Shipping et le bureau d’études spécialisé dans l’acquisition sismique marine Kappa Offshore Solutions ont créé une coentreprise, Alka Marine, qui ouvrira un bureau à Saint-Nazaire, le 1er octobre. Objectif : se positionner sur le marché naissant en France des travaux pour les futurs champs éoliens.
Un premier navire
Pour se positionner, la coentreprise a acquis auprès de Mainport Group le Mainport Kells, sorti des chantiers Shin Yang Shipping Corporation, en Malaisie, en 2008. Cet ancien navire de support sismique rebaptisé Alma Kappa doit être réceptionné cette semaine aux Pays-Bas. Long de 37 mètres par 11.4 de large, il a une surface de pont disponible de 120 m2, une grue Heila HLRM 170-4S et une capacité de traction de 35 tonnes. Il pourra accueillir 6 passagers, en plus de l’équipage.
« C’est un navire multifonction assez standard qui nous plaisait bien et qui peut être complémentaire de ce qui existe déjà sur le marché local », explique à Mer et Marine Nicolas De Boer, directeur général d’Alma Shipping. Il souligne que ces navires sont « peu nombreux sur cette gamme et taille en pavillon RIF ». « Nous avons trouvé ce navire particulièrement adapté aux opérations offshore, avec un espace de pont assez important pour sa taille, une vraie polyvalence de par ses équipements et la capacité de rester en opération relativement longtemps », précise Sandrine Soulier, directrice des opérations à Kappa Offshore Solutions.
L’Alma Kappa sera immatriculé au RIF avec des officiers français, en cours de recrutement. Une dimension importante pour les clients sur les champs éoliens offshore en France. « Nous voulons des navires pavillonnés en France, respectant un certain nombre de règles, dans un système de management de la qualité au meilleur standard du marché. Il y a une attente sur une offre de ce type », souligne Sandrine Soulier.
Solutions intégrées
Pour trouver leur créneau sur ce marché, les deux entreprises misent sur leurs expériences et leur complémentarité. Alma Shipping opère des workboats et navires de servitude, en Afrique de l’Ouest (du Maroc à l’Angola), pour des clients dans l’Oil&Gas, mais aussi pour des travaux maritimes ou de dragage. La société créée en 2011 compte douze navires en flotte de 15 à 40 mètres. Elle a développé un partenariat exclusif avec le groupe néerlandais Acta Marine, avec qui elle travaille d’ailleurs en ce moment sur le raccordement du champ de Saint-Nazaire avec le Coastal Chariot, un navire de support multifonction de 37 mètres. L’entreprise emploie aujourd’hui 8 personnes en France et 40 marins en Afrique de l’Ouest.
De son côté, Kappa Offshore Solutions, créée en 2012, est spécialiste de l’acquisition sismique marine. Mais l’entreprise, qui emploie un socle de 7 salariés, a développé parallèlement une activité de bureau d’études et d’ingénierie pour du design d’équipements de navires et de la gestion de projets offshore. « On opère depuis 8 ans maintenant dans le monde entier. Nos clients sont aussi bien l’Oil&Gas pour l’exploration que de grands laboratoires d’océanographie, comme Ifremer, en France », indique Sandrine Soulier.
La coentreprise veut profiter du renouveau des opérations maritimes offshore en France et proposer des solutions intégrées à ses clients. « Le fait qu’on soit capable d’aller de l’étude d’ancrage aux opérations, cela peut amener une vraie plus-value sur ce marché. La particularité d’Alka, c’est vraiment cette double expertise d’ingénierie jusqu’à une expérience opérationnelle en Afrique ».
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