Le groupe français a signé lundi avec le gouvernement chilien un accord visant à développer le premier centre de recherche et de développement du pays dédié aux énergies marines renouvelables. Il s’agit du projet MERIC (Marine Energy Research and Innovation Center), qui a pour objectif de travailler sur la connaissance et l’innovation dans le domaine des énergies marines. « Le Chili bénéficie d’excellentes conditions naturelles pour le développement des énergies de la mer, sur lesquelles nous devons capitaliser. Nous avons aujourd’hui une formidable opportunité pour développer la recherche dans les EMR et favoriser l’émergence d’une filière industrielle dédiée. L’accord que nous avons signé avec DCNS est un signe de l’engagement du gouvernement chilien pour cofinancer le développement de la recherche appliquée et des technologies EMR dans le pays », estime Eduardo Bitran, vice-président de l’agence chilienne de développement économique (CRFO).
Hydrolien, éolien flottant et houlomoteur
Cofinancé par le ministère chilien de l’Energie, DCNS et Enel Green Power, MERIC va, au cours des prochaines années, étudier différents sites pour identifier les zones les plus propices à l’installation futures d’EMR. Une fois cette expertise acquise, il sera possible d’envisager des développements technologiques visant à implanter des démonstrateurs puis des fermes commerciales. Parmi les technologies qui pourraient se prêter aux eaux chiliennes, on trouve l’éolien flottant, l’hydrolien et l’houlomoteur.
Gérer l’activité sismique
Si le Chili dispose d’importants gisements potentiels, tant en matière de vents que de courants marins et de houle, le développement des EMR dans le pays constituera un challenge important. Les conditions environnementales sont en effet très différentes de ce que l’on connait par exemple en Europe. La région est notamment soumise à une importante activité sismique, qui peut provoquer des tsunamis. Les projets d’EMR au Chili, compte tenu de ces spécificités, nécessiteront donc une adaptation des technologies à de fortes contraintes. Et cela est susceptible d’intéresser de nombreux acteurs, non seulement locaux mais aussi internationaux, d’autres régions du monde étant confrontées à ces phénomènes.
Nouveau pas à l’international
Pour DCNS, l’accord conclu avec les autorités chiliennes est donc intéressant à plusieurs titres. Il va permettre au groupe de renforcer son expertise en travaillant dans un nouvel environnement et, dans le même temps, constitue après le Canada et les îles anglo-normandes un nouveau pas à l’international pour ses activités liées aux EMR. Pour Herbé Guillou, président de DCNS : « Le développement de MERIC va permettre, de façon croisée, de renforcer les savoir-faire respectifs des acteurs chiliens et de DCNS en matière de développement de sites et d’adaptation de technologie. Notre ambition est de développer des partenariats de long-terme avec des entreprises et universités chiliennes pour créer un hub dédié à l’innovation dans les EMR au Chili ».