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Dans le cadre de la vente du pôle Energie du groupe français à l’Américain General Electric, l’implantation dans la région nantaise du siège mondial des activités EMR de la future entité Alstom/GE a été annoncée par Christophe Clergeau, premier vice-président de la région des Pays de la Loire. La nouvelle implantation doit ouvrir à Bouguenais en 2017.

La portée de cette annonce, qui a suscité un mini-emballement médiatique en fin de semaine dernière, doit néanmoins être relativisée. Pour l’essentiel, ce projet avait déjà été annoncé en décembre dernier. Jérôme Pécresse, président d’Alstom Renewable Power, avait alors révélé que le groupe allait construire à Bouguenais, où va se développer l’IRT Jules Verne et le Technocampus Ocean, son nouveau centre de recherche. Avec un bâtiment de 5000 m² devant accueillir 250 personnes spécialisées en ingénierie, logistique, maintenance, installation et mise en service des futurs projets EMR. Le site intègrera notamment l’actuel pôle nantais d’Alstom consacré aux recherches sur l’hydrolien et comptant une cinquantaine de personnes. Il en sera de même pour la trentaine d’autres collaborateurs recrutés dans le cadre des projets éoliens en mer.

En plus du centre de recherche, la direction et les services commerciaux des activités de GE et Alstom dans les énergies marines rejoindraient donc assez logiquement le nouveau site.

 

Quelle sera la stratégie de GE dans les énergies marines ?

 

Alors que le processus de vente n’est pas encore achevé, les industriels ne souhaitent pas s’exprimer sur le sujet pour le moment. Ce qui est dommage puisque la seule grande question du moment est de savoir quelle sera la stratégie de GE dans le domaine des EMR. Le groupe américain n’est, en effet, pas présent dans ce secteur et, lorsque la reprise d’Alstom a été annoncée au printemps dernier, il se murmurait dans les couloirs que General Electric n’était pas intéressé par les énergies marines. Au point qu’à l’époque, différentes sources indiquaient qu'il avait été demandé à Areva de reprendre le pôle EMR d’Alstom. Une idée que le géant français de l’énergie a rejetée, n’ayant aucun intérêt à reprendre des actifs totalement concurrents des siens.

Il reste donc à voir comment les Américains vont se saisir de cette activité nouvelle pour eux et s’ils seront séduits par son potentiel de croissance. Tout dépendra évidemment des succès commerciaux enregistrés. Déjà, il y a de gros contrats en France puisque l’Haliade 150 d’Alstom va équiper, à raison de 80 éoliennes de 6 MW par site, les futurs champs éoliens développés par EDF EN sur le banc de Guérande, devant Fécamp et au large de Courseulles-sur-Mer. Des parcs qui entreront progressivement en service à compter de 2017/2018. Alstom a également remporté son premier contrat à l’export aux Etats-Unis, ce qui peut être un bon moyen de susciter l'intérêt de GE. Pour l'heure, ce projet vise à équiper une ferme expérimentale de six Haliade 150 au large de l’Etat de Rhode Island. Mais, à terme, les débouchés dans les eaux américaines pourraient être bien plus importants. 

 

Inauguration de l’usine de Montoir le 2 décembre

 

Des projets pour lesquels Alstom développe des moyens industriels dédiés, avec la construction de nouvelles usines à Cherbourg (mâts et pales) et à Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire. Cette dernière, chargée de la production des turbines et nacelles des Haliade 150, sera d’ailleurs inaugurée le 2 décembre en présence du premier ministre, Manuel Valls. 

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