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Candidats à la construction des parcs du Tréport et de Noirmoutier, qui constitue le second appel d’offres français sur le développement de l’éolien offshore, GDF Suez et ses partenaires, EDP Renewables, Neoen Marine et Areva, ont présenté la semaine dernière leurs projets. Sur les deux sites, qui doivent être mis en service vers 2021, ces industriels sont en compétition avec EDF EN, WPD Offshore et Alstom.

GDF Suez, qui n’avait pas été retenu en 2012 pour le premier appel d’offres, qui avait vu le consortium emmené par EDF emporter les champs de Courseulles-sur-Mer, de Fécamp et de Guérande, alors que le groupement emmené par Iberdrola avait décroché celui de Saint-Brieuc, s’est cette fois allié à Areva. Ce dernier propose pour les sites du Tréport et de Noirmoutier une toute nouvelle machine, la plus puissante du marché. Avec ses 8 MW, elle surclassera l’Haliade 150 d’Alstom (6 MW) et, met en avant son concepteur, permettra de réduire de 40% le nombre de machine sur chaque parc. Ainsi, pour obtenir une puissance de 500 MW par site, il ne faudrait que 62 éoliennes, contre plus de 80 pour la concurrence. Cela réduit donc les coûts, en fabrication comme en installation et à priori en maintenance. Un avantage qui doit néanmoins être tempéré puisqu’une machine plus grosse signifie aussi des moyens logistiques plus lourds, notamment en mer, ainsi que des conditions de vent assez favorables pour que la turbine puisse fonctionner suffisamment à pleine puissance pour que sa taille soit un vrai facteur de différenciation énergétique.

 

 

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© AREVA

La nouvelle éolienne de 8 MW d'Areva (©  AREVA)

 

 

Des fondations de type jacket étudiées avec STX France

 

 

En termes de fondations, GDF Suez et ses partenaires ont, lors de leur venue à Nantes le 10 janvier,  confirmé leur intention de recourir à des jackets, des structures en treillis métalliques. Contrairement aux fondations gravitaires (cônes de béton) ou monopieux, ce concept est présenté comme moins impactant pour l’environnement, puisqu’elles permettent le passage de la houle et des poissons. Dans le cadre du projet, Areva avait signé fin 2012 un accord d’exclusivité avec le chantier STX France de Saint-Nazaire, qui travaille depuis un certain temps avec Néopolia au développement de jackets innovants.

 

 

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© STX FRANCE

L'AG4, un design innovant de jacket développé par STX France (©  STX FRANCE)

 

 

Le partenariat avec Areva est toujours actif, les bureaux d’études nazairiens travaillant au développement d’une solution technique optimisée pour les fondations dont son client potentiel a besoin. Si le consortium de GDF Suez voit le jour, STX France, qui a déjà réalisé deux jackets pour le prototype de l’Haliade 150 et actuellement pour une sous-station électrique de champ éolien offshore développé par Dong, pourra donc réaliser plusieurs dizaines de structures, notamment pour le champ de Guérande.

 

 

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© STX

Jacket en construction à Saint-Nazaire (©  STX FRANCE - BERNARD BIGER)

 

 

Areva, qui va déjà fournir ses machines de 5 MW pour le champ de Saint-Brieuc, compte par ailleurs assurer au Havre la réalisation des turbines de 8 MW proposées au Tréport et à Guérande. Une activité de plus pour le port normand, où Areva va déjà construire deux usines de fabrication de pales et de nacelles, qui produiront notamment les pièces destinées aux machines implantées à Saint-Brieuc. En tout, jusqu’à 750 personnes travailleront

 

 

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© AREVA

Le futur site industriel d'Areva au Havre (©  AREVA)

 

 

Les retombées économiques et sociales mises en avant

 

 

Tout comme du côté d’EDF, chez GDF Suez et ses partenaires, on met bien entendu en avant les ambitions environnementales de ces projets, qui vont contribuer à augmenter la part des énergies propres dans la production française, mais aussi, et surtout, les retombées économiques et sociales. Celles-ci sont évaluées à 6000 emplois (dont 1500 directs) en Haute-Normandie et dans les Pays-de-la-Loire. Dans le cadre de la construction et de l’exploitation du champ vendéen, qui sera situé entre Noirmoutier et l’île d’Yeu, GDF Suez, EDP Renewables, Neoen Marine et Areva ont annoncé, rien que pour la construction et l’installation des fondations et de la sous-station électrique, avoir rencontré plus de 150 entreprises locales, avec l’appui de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes-Saint-Nazaire et de celle de Vendée, des collectivités territoriales, de Néopolia et de Vendée Expansion.

 

Comme pour le projet d’EDF, WPD et Alstom, le port de Nantes Saint-Nazaire a été logiquement choisi pour implanter la base logistique pour la construction du parc. Quant à la maintenance, GDF Suez et ses partenaires souhaitent installer un centre dédié en Vendée, réparti sur deux sites : une base de maintenance principale à Port-Joinville (île d’Yeu) et une base secondaire à L’Herbaudière (Noirmoutier). 500 emplois, dont 130 directs, doivent être mobilisés pendant 25 ans.

 

 

Un vaste plan de formation

 

 

Pour atteindre ces objectifs, le groupement a non seulement travaillé sur les capacités industrielles et logistiques, mais également sur la formation, car l’émergence de l’éolien offshore en France nécessite des compétences et savoir-faire particuliers. C’est pourquoi, dans le cadre du projet de Noirmoutier, 8 accords ont été signés avec les IUT de Saint-Nazaire, le Greta du Mans, le Pôle emploi Pays-de-la-Loire, la Maison de l’emploi de la Vendée, les Chambres de Commerce et d’Industrie de Nantes-Saint-Nazaire et de Vendée, ainsi que le Relais emploi sur les Iles d’Yeu et de Noirmoutier. Des référentiels de formation ont d’ores et déjà été construits en concertation avec la région. Au total, 400.000 heures de formation doivent être dispensées sur l’ensemble du projet.

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