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Le consortium mené par GDF Suez, regroupant l’énergéticien portugais EDP, Neoen Marine et Areva, a remporté les champs éoliens offshore du Tréport et de Yeu-Noirmoutier, de la deuxième tranche de l’appel d’offres de l’Etat français. C’est ce qu’a annoncé Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, dans l’après-midi du mercredi 7 mai. 
Ce n’est pas réellement une surprise puisque la Commission de régulation de l’énergie, qui avait été saisie pour un avis consultatif, avait donné sa préférence au consortium de GDF Suez face aux projets menés par son seul adversaire, le consortium mené par EDF Energies Nouvelles associé à WPD Offshore et Alstom. EDF EN avait, pour mémoire, remporté trois des quatre champs (Fécamp, Courseulle et Saint-Nazaire) du premier appel d’offres. 
 
 
 
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© MINISTERE DU DEVELOPPEMENT DURABLE
(MINISTERE DU DEVELOPPEMENT DURABLE)
 
 
Le facteur Alstom?
 
 
Equilibre entre les deux grands énergéticiens ? Interrogations par rapport à l’avenir d’Alstom ? Préférence pour la machine de 8 MW d’Areva, qui sera construite au Havre, permettant de réduire à 60 le nombre d’éoliennes par rapport aux 80 éoliennes du type Haliade 150 d'Alstom dans le projet d’EDF EN ? Plusieurs paramètres ont pu mener le gouvernement à  cette décision, qui relance en tous cas la présence GDF Suez, déjà implanté dans plus de 20 projets en Europe, sur le marché national. Une décision qui risque, en tous cas, de faire grincer des dents parmi les pêcheurs vendéens, qui s’étaient majoritairement (à l’exception des Noirmoutrins) exprimés en faveur du projet d’EDF EN. De son côté, Jacques Auxiette, président de la région Pays de la Loire, salue cette prise de décision tout en espérant « qu’elle ne sera pas synonyme d’affaiblissement de la filière pour Alstom sur le territoire » [NDLR les usines de production des éoliennes offshore d’Alstom sont situées à Saint-Nazaire et à Cherbourg]. 
 
 
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© AREVA
La nouvelle éolienne de 8 MW d'Areva (AREVA)
 
 
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© DROITS RESERVES
Les futures usines Areva au Havre (GPMH)
 
 
Il pourrait y avoir, en revanche, des retombées positives pour les chantiers STX puisqu'en termes de fondations, GDF Suez et ses partenaires ont annoncé leur intention de recourir à des jackets, des structures en treillis métalliques. Dans le cadre du projet, Areva avait signé fin 2012 un accord d’exclusivité avec le chantier de Saint-Nazaire, qui travaille depuis un certain temps avec ses coréalisateurs du réseau Neopolia au développement de jackets innovants. Le partenariat est toujours actif, les bureaux d’études nazairiens travaillant au développement d’une solution technique optimisée pour les fondations dont son client potentiel a besoin.
 
 
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© STX FRANCE
Le concept de jacket  AG24 développé par STX France (STX FRANCE)
 
 
 
6000 emplois et de nouvelles sociétés à Nantes et Rouen  
 
 
 
Par ailleurs, le consortium lauréat du second appel d'offres a annoncé la création de deux nouvelles sociétés afin de porter ces projets: Les Eoliennes en mer de Dieppe - Le Tréport installée à Rouen et Les Eoliennes en mer de Vendée basée à Nantes. Selon les industriels, l'implantation des deux futurs parcs représentera près de 6000 emplois directs et indirects, avec la mobilisation de nombreuses entreprises locales pour la fabrication et l'installation des machines. Areva prévoit notamment de débuter la production de ses turbines de 8 MW dans sa nouvelle usine du Havre en 2018, les opérations de construction en mer devant débuter l'année suivante pour une mise en production des parcs programmée en 2021. Pour la suite, l'exploitation et la maintenance doivent être assurées depuis les ports de Dieppe et du Tréport pour le site normand, et depuis l'Herbaudière et Port Joinville pour son homologue vendéen. 
 
Toutefois, avant de voir le jour, les champs du Tréport et de Yeu-Noirmoutier, qui afficheront chacun une puissance de 500 MW, vont suivre une longue procédure, comportant notamment toute la phase de débats publics et de levée de risques. GDF Suez, par la voix de son président Gérard Mestrallet, a annoncé « répondre présent à l’ensemble des défis pour l’offshore français » et voir un potentiel de 30.000 MW dans les énergies marines renouvelables européennes.
 
 
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© MINISTERE DU DEVELOPPEMENT DURABLE
(MINISTERE DU DEVELOPPEMENT DURABLE)
 
 
Un troisième appel d'offres 
 
 
Ségolène Royal a également saisi l’occasion de cette annonce pour dérouler son plan d’action pour les énergies renouvelables détaillé en trois points : le renforcement de la filière avec l’identification de nouvelles zones pour l’augmentation du développement de l’éolien en mer, le lancement d’un nouvel appel d’offres pour l’installation de sites photovoltaïques de plus de 250 kW, et l’amplification et l’amélioration du développement des énergies renouvelables. On peut déjà y voir l’évocation d’un troisième appel d’offres pour l’éolien offshore : un site méditerranéen et un autre au large de Dunkerque seraient déjà pressentis.
 

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