La nouvelle a fait quelque peu sensation outre-rhin la semaine dernière. La Bundesnetzagentur, autorité fédérale en charge de l’attribution des concessions offshore, a annoncé les lauréats de la première phase de WindseeG, le nouveau plan fédéral d’implantation d’éoliennes en mer. Et à la plus grande surprise de tous, y compris de l’agence elle-même, des énergéticiens ont proposé des offres ne nécessitant aucune subvention publique.
Le groupe danois Dong a remporté trois champs : OWP West (240 MW), Borkum Griffrund West 2 (240 MW) et Gode Wind (110 MW). Les deux premiers ne bénéficieront d’aucune subvention et le dernier prévoit une aide de 60 euros/MWH. EnBW, énergéticien allemand basé dans le très terrien Bade-Würtemberg, a quant à lui remporté le gigantesque champ de He Dreiht de 900 MW, là encore sans demander aucune subvention.
Des turbines de 13 à 15 MW
Comment est-ce possible ? Plusieurs facteurs sont mis en avant par les lauréats, à commencer par la maturité de la technologie et ses avancées à venir. Dong prévoit ainsi d’équiper ses futurs champs de turbines de 13 à 15 MW anticipant la construction de ce nouveau gabarit de plateformes pour la mise en route des futurs champs en 2024. Le groupe danois prévoit également de regrouper les champs OWP et Borkum en un pour pouvoir réaliser des économies d’échelle et souligne le fait que l’extension, par l’agence fédérale, de la durée d’exploitation des machines de 25 à 30 ans permet une meilleure visibilité opérationnelle. Même son de cloche chez EnBW qui estime que son futur champ, qui démarrera en 2025, bénéficiera de « développements techniques rapides » et de synergies avec les champs voisins d’Albatros et de Hohesee.
Cette avancée illustre le nouvel élan de l’Energiewende, la politique de transition énergétique menée par l’Allemagne depuis son annonce du retrait progressif de l’énergie nucléaire. Après quelques années de flou, l’éolien offshore revient sur le devant de la scène, comme un des piliers du nouveau mix énergétique, offrant aux industriels des perspectives plus sereines et donc des capacités accrues d’investissement dans l’évolution des technologies.